Accord RDC – Dan Gertler : les vérités d’André Wameso, Dircaba de Félix Tshisekedi

André Wameso, directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État chargé des questions économiques et financières, a été au cœur des négociations engagées avec le Groupe Ventora du milliardaire israélien Dan Gertler. Face à l’agitation qui gagne certaines ONG, principalement « Congo n’est pas à vendre », satellite de l’ONG de droit européen « Resources Matter », André Wameso, qui a fait office de vice-président de la Commission des négociations avec le Groupe Ventora, est revenu, répondant aux questions de 7sur7.cd, sur les grandes lignes de cet accord, signé le 24 février 2022 à Kinshasa. Contrairement aux contrevérités distillées dans l’opinion publique, André Wameso pense avoir défendu valablement les intérêts de la RDC et de son peuple. Aux allégations de corruption qui lui sont imputées, il les balaie d’un revers de main : « Malheureusement, ils savent très bien qu’avec quelqu’un comme moi, ça ne marche pas. Ça ne me touche pas outre mesure ».

Interview.

Que gagne concrètement la RDC dans l’accord avec     Ventora ?

La République Démocratique du Congo a en réalité récupéré 750 millions Usd. Ça, c’est le premier chiffre qu’il faut mettre en face du 1,7 milliards Usd qu’ils brandissent.

N’y a-t-il pas eu des faveurs envers Dan Gertler ?

Il n’y a pas eu de cadeau à M. Dan Gertler, mais dans toutes négociations à l’amiable, je le rappelle, il faut savoir faire de concession. On aurait pu se battre sur les royalties, mais sur la base de quoi ? Le contrat a été fait en bonne et due forme. On aurait donc pu se battre et Dan Gertler aurait été plus malin que nous et nous dire je vous cède les royalties, mais donnez-moi Deziwa (Ndlr : société minière opérant dans la province du Lualaba). Vous savez, ça allait faire plaisir à cette ONG, mais ça aurait été désastreux pour la République.

Pourquoi certaines ONG ne trouvent aucun intérêt à ce protocole d’accord ?

Nos amis des ONG, de toutes les manières, je ne vais pas remettre en cause leur travail parce que s’ils n’ont rien à dire, rien à reprocher, ils n’auront plus de travail. Ils doivent donc continuer et chercher la petite bête. Mais, nous sommes là pour ça. On va communiquer une deuxième fois pour clarifier et fixer une fois pour toutes l’opinion. Après ça, ils auront difficile à recevoir le financement lié à cette affaire.

Que pouvez-vous dire sur l’ONG « Congo n’est pas à vendre » qui exige la publication de l’accord et affirme que les négociations avec Dan Gertler ont été faites de manière opaque ? 

Il y a une ONG qui s’appelle « Congo n’est pas à vendre » qui est financée totalement par des partenaires extérieurs qui ont un intérêt très clair sur le Congo. Il faut savoir que des membres de cette ONG avaient participé activement à l’organisation de Genève d’où devait sortir un candidat commun de l’opposition (Ndlr : à la présidentielle de décembre 2018) qui devait être de leur choix. Je m’arrête là pour ne pas dire autre chose. Nous sommes là, nous sommes prêts à faire l’exercice de communication et d’explication par rapport aux questions de mauvaise foi qu’ils jettent dans l’opinion pour faire croire ce qui est contraire à la vérité. C’est dans l’objectif même de cette ONG que – parce que c’est une ONG qui se positionne clairement contre le Président de la République – de jeter l’anathème, malgré que c’est quelque chose qui est en faveur de la République Démocratique du Congo. Ils doivent essayer de jeter ce soupçon de corruption pour salir les personnes. Mais malheureusement, ils savent très bien qu’avec quelqu’un comme moi, ça ne marche pas. Ça ne me touche pas outre mesure.

Retranscris par F.K.

Pris de court, l’agitation gagne les rangs de «Congo n’est pas à vendre » et Resources Matter

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Elisabeth Caessens de Resources Matter

Une vieille maxime de la littérature française rappelle que «ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément». En réalité, avec l’accord, signé le 24 février 2022 à Kinshasa, qui clôt le litige entre la République Démocratique du Congo et le groupe Ventora de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, il y a des ONG, locales et internationales, qui paniquent parce qu’elles n’auront plus de matière pour multiplier des notes de plaidoyers.

Ces ONG craignent pour leur avenir pour autant que leur cible désignée, Dan Gertler, s’est montré de «bonne foi » – le terme est de Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement – en concluant un accord à l’amiable avec le Gouvernement de la RDC, aux termes duquel il accepte volontairement de se déssaisir de tous ses permis miniers et pétroliers, offrant à la RDC la possibilité de récupérer la souveraineté sur des ressources évaluées à deux milliards de dollars américains.

Dans les milieux des ONG à sensation – celles qui ne vivent que du colportage et de la désinformation – la panique est bien réelle. On ne peut donc pas s’étonner que Jean-Claude Mputu de «Congo n’est pas à vendre» s’agite autant pour réclamer la publication, sans raison valable, d’un accord frappé d’une clause de confidentialité, selon les vœux exprimés par les parties signataires.

Dans la campagne qu’il mène, Jean-Claude Mputu a trouvé un complice, en l’occurrence l’ONG de droit européen Resources Matter, représentée par Elisabeth Caessens.

Ensemble, ils ont décidé de mener un combat d’arrière-garde en accusant, sans preuves évidentes, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, d’avoir été soudoyé par Dan Gertler en acceptant de signer un accord qui serait, selon eux, en défaveur de la RDC.

De passage sur les ondes de la Voix de l’Allemagne (Deutsche Welle), Jean-Claude Mputu et Elisabeth Caessens ont remis en cause la crédibilité du Gouvernement dans l’accord du 24 février 2022 conclu entre le Gouvernement congolais et le groupe Ventora. Sans preuves évidentes, ils sont d’avis que Félix Tshisekedi s’est laissé corrompre par le milliardaire israélien.

Détiennent-ils des preuves irréfutables pour justifier ces allégations ? Rien du tout.

Jean-Claude Mputu laisse juste penser qu’« à l’approche des élections, les hommes au pouvoir recherchent l’argent de toute façon,…le président Félix Tshisekedi  sera en contour de ce qu’il a toujours prôné!».

Selon lui, l’accord du 24 février serait, de ce point de vue, une « arnaque » destinée à aider Félix Tshisekedi à se constituer un bon matelas financier pour les prochaines élections de 2023.

Jean-Claude Mputu oublie cependant qu’avec cet accord, la RDC a évité des procès extrêmement élastiques en arbitrage international, au risque de contraindre le pays à payer des millions de dollars américains aux avocats de tous bords. Il ignore tout aussi qu’avec cet accord, le Gouvernement a répondu favorablement à l’appel de divers acteurs de la Société civile qui réclamaient depuis toujours la reprise par l’Etat des actifs miniers et pétroliers détenus par Dan Gertler. En amenant ainsi ce dernier à accepter un accord qui le dépossède de tous ses actifs, n’est-ce pas que le Président de la République a rétabli la RDC dans ses droits ?

A quel niveau se trouve alors cette compromission, pire cette corruption que rapporte «Congo n’est pas à vendre» ?

Dans les milieux des ONG opérant dans le secteur des ressources naturelles, la démarche de «Congo n’est pas à vendre» et de Resources Matter est perçue comme une fuite en avant pour cacher le désarroi qui a gagné leur camp.

 «Ces ONG, locales et internationales, adorent les situations de crise pour justifier leur existence. Elles ont été grassement servies dans la campagne menée contre les activités de Dan Gertler en RDC. Avec le dénouement de cette affaire sanctionnée par l’accord conclu entre Kinshasa et le Groupe Ventora, elles craignent pour leur avenir. Si elles n’ont plus de matières à traiter, leur source de financement va tarir. C’est la peur de fermer leurs portes qui les hante. Ce qui explique l’agitation dans leurs rangs après l’accord signé le 24 février 2022 à Kinshasa», a confié à Econews un analyste, bien introduit dans les milieux de la Société civile.

Une source interne du Gouvernement a abondé dans le même sens : «Congo n’est pas à vendre devrait arrêter de s’agiter et rester calme. Nous avons un gouvernement responsable, qui met certes fin à leur gagne-pain – s’attaquer à Gertler à longueur de journée – mais qui remet la RDC dans ses droits dans le secteur minier comme l’a recommandé le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, depuis sa visite au Katanga en fin 2021 ».

En levant l’option d’engager des discussions avec le Gouvernement américain autour de l’accord conclu avec Dan Gertler, la RDC aurait-elle renoncé à sa souveraineté ?                   Un diplomate, cité par Africanews, a trouvé des mots justes pour justifier cette démarche. «Présenter l’accord au gouvernement américain est une étape légitime et responsable», note-t-il.

Une option qui, à terme, devait permettre au gouvernement des Etats-Unis de reconsidérer sa position sur les sanctions imposées à Dan Gertler en raison de ses activités, dites « illicites », en RDC.

Dans le fond, l’accord conclu avec la RDC est censé blanchir le milliardaire israélien. C’est tout à fait normal que le Gouvernement de la RDC soumette à Washington les termes exacts de l’accord signé avec Dan Gertler. De ce point de vue, il n’y aucune ombre de compromission, moins encore de bradage de sa souveraineté.

Que dire alors des agitations de «Congo n’est pas à vendre» et Resources Matters ? Une chose est vraie : ils sont en désarroi, désormais guidés par le réflexe de survie.

Dans tous les cas, au sein du Groupe Ventora, on ne veut plus se laisser faire. Selon des indiscrétions recueillies dans ses rangs, on n’exclut pas la possibilité d’envisager des poursuites judiciaires, en RDC ou à l’étranger contre des ONG qui n’ont pour seule spécialité que la diffamation et la désinformation en véhiculant des informations sans en avoir aucunement la certitude.

Quoi qu’il en soit, entre la RDC et Dan Gertler, tout a été aplani pour un avenir meilleur dans le secteur des ressources naturelles. N’en déplaise à cette catégorie d’ONG qui aurait voulu que ce litige s’éternise pour faire fonctionner des organisations dont les objectifs ne sont nullement en faveur de la RDC ou de son peuple.