La coalition Lamuka a organisé, le vendredi 8 avril 2022 à Kinshasa, une matinée politique. L’occasion était bien propice pour les deux leaders de Lamuka, en l’occurrence Adolphe Muzito et Martin Fayulu Madidi, de procéder, tour à tour, à la présentation d’une proposition de loi sur la réforme électorale et à la passation de flambeau à la coordination tournante de Lamuka.
Dans les échanges avec la presse, les deux leaders ont abordé plusieurs sujets touchant à la vie de la nation congolaise.
Les militants de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) de Martin Fayulu, et de Nouvel élan d’Adolphe Muzito, ont assisté, le vendredi 8 avril 2022, à la cérémonie de passation de flambeau entre Martin Fayulu, coordonnateur sortant, et Adolphe Muzito, Coordonnateur entrant. Mais juste avant ce passage de pouvoir, les deux leaders de Lamuka ont procédé à la présentation de leur proposition de loi portant identification et enrôlement des électeurs en République démocratique du Congo (RDC). Plusieurs réformes sont proposées, il y a notamment l’institution de l’audit obligatoire du fichier électoral et la publication par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du fichier définitif audité, trente jours avant la tenue des scrutins.
De manière générale, cette réforme de la loi électorale proposée par Lamuka s’articule autour de certaines idées principales, notamment : la création d’un nouveau fichier électoral; la simultanéité des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs sur toute l’étendue du territoire national; le renforcement du rôle des observateurs.
Sur ce sujet, Martin Fayulu a fait observer que les avis d’un observateur peuvent affecter la crédibilité de tout le processus; la publication du fichier électoral provisoire, agréé par le centre d’inscription, dans tous les centres d’inscription et sur le site Web officiel de la Céni; l’audit du fichier électoral avant la tenue effective des scrutins et tant d’autres recommandations qui vont dans le sens de donner du crédit aux opérations liées à un bon processus électoral.
Intervenant sur la situation de l’insécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo, Adolphe Muzito interpelle la conscience de l’homme politique congolais. Il pense que si la guerre persiste, c’est d’abord de la responsabilité du politicien. De même pour la situation qui oppose les katangais aux Kasaïens, «s’il y a division, c’est à cause de la souffrance. Les kasaïens partent au Katanga à la recherche de l’emploi. Tout congolais est libre de vivre partout où il veut sur le territoire national congolais», a-t-il indiqué.
Sur la question des scrutins de 2023, Martin Fayulu pense qu’il n’y a rien à redouter. Les élections doivent être organisées en 2023, telles que prévues par le délai constitutionnel. Indiquant par la même occasion que «la feuille de route de la Céni n’est qu’une fuite en avant. «Nous ne voulons ni dialogue, ni tout autre faux-fuyant pour ne pas les organiser en 2023», a martelé Martin Fayulu.
Conformément à la convention créant Lamuka, pendant six mois, l’initiateur de Nouvel Elan va diriger cette plateforme qui se mobilise pour la conquête du pouvoir. Le mandat de Muzito prendra fin en octobre 2022.
Selon les textes qui régissent Lamuka, le coordonnateur représente et engage la plateforme auprès des tiers. Il en est aussi le porte-parole. Il mène des actions et/ou fait des déclarations au nom de la plateforme après concertation préalable au sein du présidium.
Tighana Masiala