Aide aux pays pauvres : les pays donateurs apportent 23,5 milliards USD de contributions à l’IDA

La dernière reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement (IDA) a atteint 93 milliards de dollars US, a annoncé la Banque mondiale. Ces fonds permettront d’aider les pays à faible revenu à affronter la crise de la Covid-19 et à construire un avenir plus vert, résilient et inclusif. Ils comprennent 23,5 milliards de dollars US de contributions apportées par 48 pays à revenu élevé et intermédiaire, qui viennent s’ajouter aux financements levés sur les marchés de capitaux ainsi qu’aux remboursements sur les crédits antérieurs et aux propres contributions de la Banque mondiale.

Le montant de ressources obtenu au terme d’une réunion virtuelle de deux jours, organisée par le Japon, est le plus élevé que l’IDA ait jamais mobilisé dans ses 61 années d’existence. Avec un modèle de levée de fonds sans équivalent, l’IDA est en mesure de mieux valoriser les ressources des donateurs : chaque dollar apporté par un donateur à l’IDA se transforme en pratiquement quatre dollars de financement en faveur des pays les plus pauvres.

« La générosité dont font preuve aujourd’hui nos partenaires marque une étape essentielle dans le soutien fourni aux pays pauvres alors qu’ils s’emploient à se relever de la crise de la Covid-19, déclare David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale. Nous remercions nos partenaires pour la confiance dont ils font ainsi preuve dans les capacités de l’IDA à offrir une plateforme unifiée et efficace, à même de s’atteler aux défis du développement et d’améliorer le quotidien de millions d’individus à travers le monde».

Les fonds seront alloués aux 74 pays les plus pauvres du monde au titre de la 20e reconstitution des ressources de l’IDA (IDA-20), dont la priorité est de les aider à surmonter les conséquences de la crise sanitaire. Car la pandémie, qui sévit toujours, a aggravé la pauvreté, fragilisé les ressorts de la croissance et assombri les perspectives d’un développement résilient et inclusif. La situation de ces pays est rendue particulièrement délicate par l’effritement des recettes publiques, doublée d’un alourdissement de l’endettement, une aggravation des risques de fragilité, de conflit et d’instabilité et un recul des taux d’alphabétisation. Sans oublier qu’un tiers environ des pays IDA sont sous la menace d’une crise alimentaire.

Pour aider les pays à parvenir à une reprise plus verte, une part conséquente de ces fonds sera dédiée à la lutte contre le changement climatique, l’accent étant mis sur l’adaptation face aux effets de plus en plus tangibles des dérèglements du climat et sur la préservation de la biodiversité. L’IDA approfondira également son soutien pour mieux anticiper les crises, qu’il s’agisse de pandémies, de chocs financiers ou d’aléas naturels. Si le soutien fourni au titre d’IDA-20 se déploiera dans l’ensemble du monde, il sera dirigé plus particulièrement vers l’Afrique qui, avec environ 70 % des financements, bénéficie d’un volume croissant de ressources.

Forte de cette reconstitution solide, l’IDA sera en mesure d’augmenter son appui pour faire face à la pandémie et répondre aux défis sanitaires, en permettant ainsi à 400 millions de personnes de bénéficier de services de santé et de nutrition essentiels. Le développement des filets de protection sociale devrait par ailleurs permettre d’atteindre 375 millions de personnes.

Le programme IDA-20 comporte des engagements stratégiques plus ambitieux pour favoriser en priorité les investissements dans le capital humain — en lien avec l’éducation, la santé et la nutrition, les vaccins, les filets de protection sociale et l’appui aux personnes handicapées. L’IDA intensifiera ses efforts et ses ambitions sur d’autres enjeux majeurs pour le développement, comme les inégalités hommes-femmes, la création d’emplois ou les situations de fragilité, de conflit et de violence, en particulier dans la région du Sahel, autour du lac Tchad et dans la Corne de l’Afrique. L’importance renouvelée accordée à la gouvernance et aux institutions, à la soutenabilité de la dette et au développement des infrastructures numériques permettra de consolider l’inclusion économique et sociale.

Face à l’urgence des besoins de développement des pays IDA, le processus de reconstitution des ressources a été avancé d’un an. Le nouveau cycle d’IDA-20 portera ainsi sur la période allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2025. L’architecture stratégique d’IDA-20 s’appuie sur les solides résultats obtenus pendant le cycle IDA-19, renforcée par la volonté de rendre l’aide de l’IDA encore plus ambitieuse et en résonance avec les défis contemporains.

Parmi les avancées majeures d’IDA-19 : une solide riposte à la Covid-19, près de 70 pays ayant reçu des financements de l’IDA pour les campagnes de vaccination, la formation des professionnels de santé et l’achat d’équipements hospitaliers; l’allocation, au cours du seul exercice 2021, de plus de 60 % des financements climatiques à l’adaptation et à la résilience, sachant que l’IDA a aidé 62 pays à institutionnaliser des plans de réduction des risques de catastrophe; une transparence accrue de la dette, grâce à l’introduction de la Politique de financement du développement durable avec pour effet, au cours de l’exercice 2021, la publication en temps voulu des rapports annuels sur l’endettement de 19 pays.

Pour rappel, l’Association internationale de développement est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 74 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique — et 14 en Asie de l’Est, six en Asie du Sud, quatre en Europe et Asie centrale, huit en Amérique latine et Caraïbes et trois au Moyen-Orient et Afrique du Nord. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,3 milliard de personnes.

Depuis sa création, l’IDA a mobilisé 458 milliards de dollars US en direction de 114 pays. Sur les exercices 2019-21, le volume moyen de ses engagements annuels s’établit autour de 29 milliards de dollars US, dont 70 % sont destinés à l’Afrique.

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