Après la signature de l’accord RDC-Ventora : ACAJ appelle Washington à lever les sanctions qui frappent Dan Gertler

La conclusion en février 2022 de l’accord signé entre le Gouvernement congolais et le Groupe Ventora de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler a marqué un pas décisif permettant à la RDC de récupérer plus de deux milliards $US d’actifs miniers et pétroliers. Malgré cet arrangement à l’amiable qui mettait fin à un vieux litige opposant la RDC au groupe Ventora, l’Israélien Dan Gertler demeure toujours sous sanction des Etats-Unis. Profitant de la cérémonie d’échanges, le président de l’ONG ACAJ (Association congolaise pour l’accès à la justice), Me Georges Kapiamba, a lancé un appel pressant à Washington pour la levée des sanctions qui frappent l’homme d’affaires israélien. Selon l’ACAJ, ça sera une belle manière de « faciliter l’application effective et intégrale de l’accord conclu en février 2022 entre la RDC et le Groupe Ventora.
L’accord conclu, en février 2022 entre le gouvernement congolais et le Groupe Ventora du milliardaire israélien Dan Gertler a permis à la RDC de récupérer près de deux milliards de dollars américains d’actifs miniers et pétroliers. Une année après, l’application de cet accord bute aux sanctions américaines contre Dan Gertler, compliquant l’équation pour les deux parties.
En marge d’une cérémonie d’échanges entre ses membres et ses différents partenaires, le président d’ACAJ, Me Georges Kapiamba, a vivement prié les Etats-Unis à reconsidérer leur position par rapport aux sanctions imposées à Dan Gertler.
Dans la série d’actions qui ont marqué la gouver-nance économique en 2022, «l’ACAJ salue les deux accords que le Gouvernement a conclus avec le Groupe Ventora de l’homme d’affaires Dan Gertler, et la société Glencore, ayant permis à la RDC de récupérer respectivement des actifs miniers et pétroliers d’une valeur de 2 milliards d’euros et 180 millions USD». Me Georges Kapiamba a cependant relativisé au regard des pesanteurs qui pèsent encore sur cet accord.
«S’agissant en particulier de l’accord signé par le Gouvernement avec le Groupe Ventora, et après avoir entendu le ministre des Finances alerter l’opinion sur le fait que l’un des obstacles à la poursuite des investissements occidentaux est de soutenir la gouvernance et l’Etat de droit et retirer M. Gertler de la liste des sanctions, l’ACAJ appelle les autorités américaines à lever lesdites en vue de faciliter l’application effective et intégrale dudit accord dans l’intérêt du peuple congolais. L’ACAJ ne soutient pas le Groupe Ventora», a indiqué le président d’ACAJ.

Quelle a été de la gouvernance économique, sociale et politique en 2022 ?
Dans un autre registre, Me Georges Kapiamba est revenu sur les grands faits qui ont marqué la gouvernance économique, sociale et politique en 2022, s’inquiétant cependant du grand déséquilibre dans la redistribution du revenu national.
Sur le plan socio-économique et au-delà des efforts fournis par le Gouvernement, l’ACAJ a noté «avec inquiétude qu’en dépit de la mobilisation croissante de ressources publiques ayant ramené le budget national à près de 16 milliards USD, les conditions de vie des Congolais ne cessent de se détériore». «A la base de cette situation, il faut noter l’absence d’engagement de certains magistrats dans la lutte contre la corruption et toutes les autres formes de prévarication. L’amélioration du panier de la ménagère ne s’est jusque-là réalisée dans la mesure où l’accès aux biens de consommation de première nécessité est toujours tributaire de réseaux maffieux mis en place par certains commerçants véreux ce, avec la complicité et/ou le soutien actif de certains responsables politiques, civils et militaires», a fait part Me Georges Kapiamba.
«Il est urgent que le Gouvernement renverse la tendance en mettant effectivement le focus sur la satisfaction de l’intérêt général », a dit Me Georges Kapia-mba, se félicitant des «prémices observées à la Présidence de la République quant à la réduction de la taille du cabinet». «Cela bien qu’insuffisant constitue un pas dans la bonne direction pour la réduction du train de vie de l’Etat. Il va sans dire que nous recommandons aux autres institutions publiques à emboiter le pas», note Me Kapiamba.
En matière de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, Me Kapiamba n’a pas manqué de saluer le travail qu’abattent l’Inspection Générale des Finances (IGF), la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC). En 2023, il attend voir ces trois structures de l’Etat poursuivre dans la même lancée.

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