Performances en matière des finances publiques : la RDC affiche plus de quatre milliards de réserves de change à fin 2022

En matière des finances publiques, l’année 2022 a été celle de tous les records, avec une moisson abondante en termes de mobilisation.
Vendredi en Conseil des ministres, le ministre des Finances a soumis au Gouvernement le dossier relatif aux performances réalisées en matière des finances publiques durant l’exercice 2022.
Les réserves internationales ont atteint 4,4 milliards USD à fin décembre 2022 contre 3,2 milliards USD à fin décembre 2021, «un niveau historique jamais atteint par le pays», se félicite le Gouvernement. La monnaie nationale est demeurée relativement stable en 2022 avec une faible dépréciation de 0,70% comparée à 2021.
En termes de mobilisation accrue des recettes intérieures, l’argentier nationale note que «celles-ci ont presque triplé comparativement à celles de 2020, augmentant ainsi l’espace budgétaire pour le Gouvernement. Sur les assignations de 14.790 milliards de CDF, les recettes mobilisées ont été de 18 427 milliards de CDF, soit 124% de taux de réalisation. Il s’agit d’un accroissement de 55% par rapport à 11.838 milliards de CDF réalisés en 2021 et de 162% par rapport à 7.020 milliards de CDF réalisés en 2020».
Selon le ministre des Finances, «il a été noté que des recettes exceptionnelles d’environ 250 millions USD ont été également réalisées en 2022. Elles proviennent du versement de 185 millions USD à la suite de signature de l’accord entre la RDC et un géant minier pour la récupération des actifs miniers ainsi que de près de 65 millions USD des économies réalisées au titre de la décote sur les paiements des manque-à- gagner sur la subvention pétrolière ».
Considérant la tendance actuelle de la progression des recettes ainsi que les assignations budgétaires de 2023 évaluées à 22.786 milliards de CDF en augmentation de près de 54% comparées au budget 2022, le ministre des Finances a rassuré que «le Gouvernement est dans la bonne trajectoire pour atteindre, pour la première fois dans l’histoire de notre pays et sur ressources propres, la moyenne annuelle ciblée de 12 milliards USD par an pour le financement du Programme du Gouvernement». Il reste cependant prudent, estimant que «le fléchissement des cours des matières premières demeure le risque externe qui pourrait avoir des répercussions négatives sur la mobilisation des recettes».
Quant à l’accroissement des ressources extérieures mobilisées, l’année 2022 a été marquée, selon le ministre des Finances, par «un accroissement record de ressources extérieures mobilisées auprès des principaux bailleurs de fonds passant de 1,6 milliard USD en 2021 à 1,9 milliard USD en 2022, soit une hausse de 21%. Et ce, à la faveur de la signature de plus de 17 accords de financement des projets dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture, du numérique, de l’éducation, de la gouvernance et du développement du secteur privé».
Pour soutenir ces efforts, le ministre des Finances a indiqué qu’il a été engagé des réformes visant le «renforcement de la gestion et l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des ressources extérieures pour le financement durable du développement».
Concernant l’amélioration de la qualité de la dépense publique, le ministre des Finances a reconnu que les efforts ont été poursuivis afin de dégager les ressources nécessaires pour soutenir la relance de l’économie et améliorer les conditions de vie de la population. «Ainsi, les dépenses en capital ont presque triplé en 2022. Elles ont atteint 3 109 milliards de CDF en partant de 1 138 milliards de CDF en 2021. Ce qui représente 14% des dépenses totales en 2022 contre 9% en 2021. Cette augmentation s’est réalisée malgré les fortes pressions enregistrées relatives notamment aux impératifs sécuritaires, électorales et socio-économiques».
Par ailleurs, le ministre des Finances a évoqué la consolidation de la stabilité macroéconomique en 2022, année au cours de laquelle l’économie congolaise a renforcé sa résilience avec un taux de croissance de 6,6% contre 6,1% initialement prévu par le FMI. L’inflation a été contenue à 13,1% contre la cible annuelle de 12,3%, un niveau favorable que la situation observée dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne à la suite de l’inflation importée.
De l’avis du ministre Nicolas Kazadi, «ces efforts ont contribué et occasionné la conclusion satisfaisante de deux revues (deuxième et troisième) du programme économique conclu avec le FMI permettant au pays de bénéficier des décaissements évalués à 406 millions USD au titre d’appui à la balance des paiements».
Le ministre des Finances a terminé son intervention en mettant en exergue l’accélération du rythme de la mise en œuvre des réformes structurelles en vue d’améliorer l’image et la crédibilité du pays, de catalyser les ressources nécessaires pour financer le développement et de libérer le potentiel de l’économie.

F.K.