Après le décès de Gabriel Kyungu, Tshisekedi et Katumbi prêts pour la bataille au Katanga

Entre le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi Tshilombo, et celui qui demeure, jusqu’à preuve du contraire, son allié dans l’Union sacrée de la nation, Moïse Katumbi Chapwe, leader d’Ensemble pour la République, il y a une rude bataille qui s’annonce. Après la mort de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, cette icône politique du Grand Katanga, chacun cherche à renforcer son emprise dans la très stratégique province minière, quoi que démembrée en quatre. Dans le jeu électoral congolais, avoir le Grand Katanga représente un atout majeur. Dans les rangs, on promet déjà de ne pas lâcher l’UNAFEC (Union nationale des fédéralistes du Congo), l’héritage politique de Gabriel Kyungu. En même temps, Katumbi lorgne également sur ce parti pour étendre son influence dans l’espace Katanga. Alliés dans l’Union sacrée, Tshisekedi et Katumbi continueront à se regarder en chiens de faïence, chacun égratignant subtilement sur la platebande de son voisin. La course au sprint final est à multiples rebondissements.

La guerre est déjà lancée avant l’inhumation d’un des grands leaders charismatiques qu’a connue la République démocratique du Congo. Elu suppléant de Kibassa Maliba, Gabriel Kyungu est devenu député national après la nomination à d’autres fonctions de son titulaire. Le plus jeune des 13 parlementaires qui avaient adressé une lettre historique au président Mobutu Sese Seko a dompté le Katanga.

Pour que Moïse Katumbi émerge et devienne le plus populaire gouverneur de l’ex-Katanga, il lui avait fallu être dans de bonnes grâces de «Baba Kyungu». De même, lorsque Joseph Kabila était sous protection de «Baba Kyungu» tout allait bien pour lui dans le Katanga. Il a fallu que le Patriarche Kyungu et l’ex-gouverneur Katumbi lui tourne le dos pour que tout vire politiquement au vinaigre.

Conséquences directes: toutes les stratégies du maintien au pouvoir n’ont pu se réaliser, son dauphin désigné a été battu à plate-couture et enfin, le déboulonnage total du système Kabila au pu se réaliser avec l’Union sacrée de la nation avec l’implication totale du Katanga à travers Kyungu Wa Kumwanza et la caution sans faille de Moïse Katumbi. Le poids de Kyungu Wa Kumwanza sur l’échiquier du Katanga apparaît comme une évidence.

Bataille autour de contrôle des héritiers

La formation politique de feu Gabriel Kyungu, l’UNAFEC, fait déjà l’objet de convoitises. Lors de son passage à Lubumbashi pour les obsèques de Gabriel Kyungu, le premier vice-président de l’Assemblée nationale J,ean-Marc Kabund, a rassuré les successeurs de Gabriel Kyungu du soutien sans faille du président Tshisekedi et de l’UDPS pour que cette formation politique survive à son fondateur décédé.

L’objectif est de garder cette formation politique dans le giron du chef de l’Etat. Ce maintien est de devoir permettre au président-candidat Tshisekedi d’avoir une part de l’électorat du Katanga. Pour rempiler, il faut ratisser large. Ne pas avoir le Katanga serait considéré comme de l’irresponsabilité totale qu’aucun acteur politique congolais ne peut se permettre de négliger cet électorat.

De son côté, Moïse Katumbi ne laissera pas cet héritage migrer, pieds et poings liés vers Tshisekedi. Dans sa détermination de refaire l’unité du leadership katangais, Moïse Katumbi est en train de tracer les lignes de son territoire. Et naturellement, l’UNAFEC est cet orphelin qui peut compter sur un puissant et populaire oncle.

Le contrôle de l’après- Kyungu est une bataille que se livrent frontalement Félix-Antoine Tshisekedi et Moïse Katumbi. Une alliance entre les deux paraît difficile. Une confrontation est inévitable.

Econews