Alexis Gisaro Muvunyi, ministre d’Etat des Infrastructures et Travaux pubics, ne fait pas partie de l’appareil diplomatique congolais. Mais, c’est à lui que le Chef de l’Etat, dans son pouvoir discrétionnaire a confié la mission d’aller à la rencontre du président ougandais Yoweri Kaguta Museveni. De retour de cette mission, le patron des Infrastructures est allé rendre compte samedi des résultats de ses entretiens avec l’homme fort de Kampala.
Au sortir de l’audience, le Ministre Gisaro a indiqué qu’il était venu rendre compte au Chef de l’État de la mission que ce dernier lui avait confiée, à savoir : se rendre à Kampala, en Ouganda, à la demande du Président Yoweri Museveni pour recueillir les propositions de ce dernier pour une résolution de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC.
Que retenir de cette mission ? En tout cas, pas grand-chose. Par rapport aux terroristes du M23, le chef d’Etat ougandais est resté plutôt évasif.
Quoi qu’il en soit, lors de sa visite à Kampala, le ministre d’État Gisaro a dit avoir rappelé au président ougandais la position de la RDC qui est basée sur deux principes non négociables, à savoir l’intégrité de son territoire national et l’intangibilité de ses frontières.
La délégation congolaise a également insisté sur le fait que la RDC a déjà ouvert un espace de dialogue avec les groupes armés sévissant en RDC dans le cadre du processus de Nairobi et en particulier concernant le M23, ce groupe terroriste peut rejoindre le processus de NAIROBI si et seulement si il dépose les armes sans immédiatement et si il se retire des positions occupées actuellement en zone frontalière.
Le Ministre d’État Gisaro a dit que l’Ouganda n’avait pas donné sa position officielle au sujet du M23 mais que le Président Museveni a formulé des propositions sur la résolution de la crise globale.
Propositions transmises au Président Tshisekedi qui répondra à son homologue ougandais en temps utile.
Preuves évidentes d’un complot
Après cette visite du ministre d’Etat Gisaro à Kampala, il y a bien des questions qui sont restées sans réponses. En réalité, Kampala n’est pas contre les terroristes du M23. Bien au contraire. Et le président ougandais n’a pas hésité à le démontrer, affichant une position ambigüe qui sème le doute sur son soutien réel à la République Démocratique du Congo, pays agressé par une rébellion soutenue par le Rwanda.
Que reste-t-il alors à faire pour Kinshasa ? A ce stade, la seule issue est de se battre pour défendre non seulement sa souveraineté mais aussi l’intégrité de son territoire. Apparemment, ses voisins, particulièrement ceux de l’Est, ne sont pas inscrits dans sa logique. Museveni ne joue pas franc jeu. Il l’a démontré après sa rencontre avec Alexis Gisaro. Un message que Kinshasa ferait mieux de saisir à sa juste valeur. La paix se gagne, dit-on, elle ne se négocie pas.
Econews