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Après trois mois de consultations, le tandem Cenco – ECC soumet enfin ses propositions à Tshisekedi

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a accordé une audience, samedi dernier, à une délégation mixte de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et de l’Église du Christ au Congo (ECC). Cette rencontre, tenue à la Cité de l’Union africaine, marque un pas notable dans les efforts de médiation des religieux, malgré les critiques récentes de Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre en charge des Transports et leader du Mouvement de libération du Congo (MLC).

Après trois mois de consultations nationales et internationales, les représentants des Églises catholique et protestante ont présenté au chef de l’État les conclusions de leur travail, axé sur la recherche de solutions pour la paix en RDC, particulièrement dans sa partie Est en proie à l’insécurité et à l’occupation par les forces rwandaises et le groupe M23.

La délégation, composée de Mgr Donatien Nshole (secrétaire général de la CENCO), du révérend André Bokondoa (président de l’ECC) et du pasteur Eric Nsenga (secrétaire général de l’ECC), a échangé pendant près de deux heures avec le Président Tshisekedi.

«Le Chef de l’État a été réceptif, il a pris le temps de nous écouter et nous l’avons aussi écouté», a déclaré Mgr Nshole à la presse, soulignant la mise en place d’une équipe de travail conjointe pour approfondir les propositions du «Pacte pour la paix et le bien-vivre collectif».

DEUX AXES PRINCIPAUX ABORDES

Selon le pasteur Nsenga, les discussions ont porté sur deux points majeurs, à savoir le rapport des consultations menées en RDC et à l’étranger (Afrique, Europe, Amérique) pour identifier des pistes de résolution de la crise sécuritaire et la création d’un mécanisme de suivi chargé de concrétiser les initiatives pour une cohabitation pacifique.

Cette rencontre intervient après des mois de tensions, notamment suite aux critiques virulentes de Jean-Pierre Bemba à l’encontre de Mgr Nshole, accusé par le vice-Premier ministre de partialité. Malgré ces frictions politiques, la reprise du dialogue entre le pouvoir et les Églises semble ouvrir une nouvelle fenêtre d’opportunité.

UN SIGNAL POSITIF, MAIS DES DEFIS PERSISTANTS

Si les religieux saluent l’ouverture du président Tshisekedi, la route vers une paix durable reste semée d’embûches. La situation dans l’Est de la RDC, où les combats entre l’armée congolaise et le M23 se poursuivent, exige des actions concrètes au-delà des déclarations d’intention.

Pour l’heure, cette audience relance l’espoir d’une collaboration renforcée entre l’État et les Églises, acteurs clés de la société civile. Reste à voir si les conclusions des consultations déboucheront sur des mesures tangibles pour stabiliser le pays.

Econews