Le président du Sénat, Modeste Bahati Lukuebo, a décidé de voler au secours des provinces. Une excellente initiative parce que le Sénat est la représentation des provinces dans leur diversité.
Malheureusement, la stabilité de la gouvernance des provinces est une question cruciale. Les députés provinciaux n’ont qu’une idée en tête, se faire payer par des gouverneurs de province. Si ce n’était que des droits légaux, il n’y aurait aucun problème. Mais, les députés provinciaux votent des motions de destitution des gouverneurs qui refusent de verser des pots de vin provenant des fonds alloués à des investissements.
De leur côté, les gouverneurs se comportent comme des petits rois. D’ailleurs, pour eux, les contrôleurs-députés, étant déjà dans la poche, tout était permis.
Dans cet environnement, rien ne pouvait assurer le développement des provinces quelle que soit la bonne volonté des gouverneurs.
En décidant de voler au secours des provinces, le président du Sénat veut que ces entités retrouvent la voie de la bonne gouvernance, donc le chemin du progrès et du développement.
Le forum sur le cadre de concertation et d’échange entre le Sénat et les assemblées provinciales de la RDC, ouvert lundi à Kinshasa, se fixe l’objectif de recueillir les états de besoin des assemblées provinciales en vue de tenter de résoudre les problèmes qu’elles rencontrent. L’objectif est de créer un cadre de concertation où les problèmes seront débattus en toute franchise et en toute responsabilité.
L’initiative est louable, dans la mesure où la plupart de provinces baignent dans un désordre indescriptible. Seules quelques provinces, les mieux loties, émergent encore du lot et tentent de fonctionner normalement. Pour le reste, c’est la foire au grand jour.
C’est le moment de s’interroger sur le démembrement des provinces qui a été loin des attentes. En décidant en 2015 de démembrer les provinces en passant de 11 à 26, l’Etat congolais n’a pas mesuré les graves conséquences qui s’en suivront, si bien qu’aujourd’hui on évolue avec des provinces qui évoluent en ordre dispersé, lorsque d’autres peinent à sortir de l’ombre.
N’est-ce pas l’occasion de faire le point sur les acquis du démembrement ? A première vue, le bilan est négatif sur toute la ligne. Loin d’apporter une nouvelle dynamique dans le développement, le démembrement a plutôt élargi le fossé entre les provinces. Il n’est pas trop tard pour corriger cette erreur.
Econews