Me Yves Matadi Mataka, avocat au barreau de Kinshasa/Gombe mis en cause pour avoir spolié une veuve de 35.000 dollars US, se présente aux élections du Conseil de l’ordre de Kinshasa/Gombe. Un cas qui soulève l’indignation et interroge l’éthique de toute la profession, se dit-on dans les milieux des hommes en toges noires. Alors que le scrutin approche, le barreau congolais est sommé de choisir entre dignité et complicité. En validant la candidature de Me Yves Matadi, le barreau de Kinshasa/Gombe aura la lourde responsabilité de valider une jurisprudence qui fera tache d’huile pour l’honneur de la profession d’avocat.
Il est des candidatures qui insultent la mémoire du serment d’avocat. Celle de Me Yves Matadi Mataka, avocat accusé d’avoir escroqué une veuve vulnérable, en est l’illustration criante. Alors que le Conseil de l’ordre de la République Démocratique du Congo s’apprête à renouveler ses instances le 14 octobre prochain, son nom figure sur les listes électorales – une provocation qui ébranle les fondements éthiques de la profession.
Tout commence par une mission de confiance : celle de représenter une veuve dans la vente d’une parcelle familiale d’une valeur de 65.000 dollars US. Plutôt que de la protéger, des sources proches du dossier rapportent que Me Matadi aurait détourné plus de la moitié de la somme, ne restituant que 30.000 dollars US après des mois de pressions du Conseil de l’ordre et d’interventions médiatiques. Les 35.000 dollars US manquants n’ont jamais été restitués, et l’avocat refuse depuis toute explication, ignorant même les convocations disciplinaires.
Aujourd’hui, loin de rendre des comptes, il cherche à intégrer le Conseil de l’ordre – l’institution même qui devrait le sanctionner. Une manœuvre perçue comme une tentative d’échapper à la justice disciplinaire et de blanchir sa réputation, clame-t-on dans le barreau.
Ce cas dépasse la simple affaire individuelle : il symbolise la lutte entre l’intégrité et l’impunité au sein du barreau. Les avocats congolais sont désormais face à un choix crucial. Vont-ils laisser un homme accusé d’avoir bafoué la confiance d’un justiciable devenir gardien de la déontologie ? Ou vont-ils défendre l’honneur d’une profession fondée sur la probité et la défense des droits ?
La veuve spoliée, elle, attend toujours justice, indique son entourage. Son calvaire rappelle que le port de la robe noire n’est pas une immunité mais un engagement. Le 14 octobre prochain, le barreau devra trancher : protéger les siens sans distinction, ou montrer que l’indignité n’a pas sa place dans l’enceinte de l’ordre.
Econews