L’insécurité se porte à merveille à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Pour vous en convaincre, une tentative de braquage a eu lieu, ce jeudi 16 octobre 2025, dans une agence de Rawbank, située en plein rond-point Victoire, dans la commune de Kasa-vubu. Et c’est pratiquement en direct que les congolais ont suivi sur les réseaux sociaux l’intervention des forces de sécurité, pour mettre hors d’état de nuire ces malfrats.
Après plusieurs heures de vive tension, ponctués par d’échange de tirs, nos sources indiquent que c’est aux environs de 19 heures (heure de Kinshasa) que l’équipe conjointe d’intervention de la Police et de l’Armée a pu obtenir la reddition de quelques braqueurs retranchés au deuxième niveau de l’immeuble abritant l’agence Rawbank/Victoire.
Des assaillants finalement maitrisés
C’est ce qu’a confirmé le Général Israël Kantu, chef de la police de la capitale. « Braquage à la Rawbank Victoire : fin des opérations des forces de sécurité. Tous les assaillants ont été arrêtés et sont détenus au camp Kokolo. Les otages sont sains et saufs », a-t-il indiqué à la presse.
Ce braquage manqué de l’Agence Rawbank/Victoire intervient après une série de braquages qui sont devenus récurrents dans la ville de Kinshasa. Pas plus tard que le weekend dernier, dans la commune de Masina, un ressortissant libanais travaillant à la société SOCIMEX a été filé et pris en chasse par un groupe de criminels opérant à moto, qui l’ont tué et emporté une importante somme d’argent, cela après avoir blessés grièvement par balles les policiers et les chauffeurs, qui l’accompagnait.
Et les cas sont légion car, c’est presque chaque semaine qu’on assiste à un braquage a Kinshasa. Et ce sont les shops de vente de téléphones, les bureaux de change et les supermarchés qui sont là cible de ces braqueurs, qui opèrent aisément et même en pleine journée, et non loin des postes de la police.
Kinshasa en passe de devenir le « Port-au-Prince africain »
En dehors du phénomène braquage, Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, fait face également au règne des gangs «Kuluna», des milices entretenues par des partis politiques et même des acteurs politiques. C’est ce qui s’est ce même jeudi 16 octobre 2025 au quartier Kingabwa (presqu’au même moment que se déroulait le braquage de Rawbank/Victoire.
En effet, à Kingabwa-Uzam, au croisement de la route des poids lourds et de l’avenue Kulumba (principale artère de ce quartier de la commune de Limete), les partisans du député national, élu de Mont-Amba, Reagan Bakonga, ont organisé une expédition punitive contre le Sénateur Gekoko Mulumba et ses partisans, qui surveillaient les travaux de modernisation du marché aux poissons et qui étaient mobilisés pour assister à la cérémonie de démarrage des travaux de réhabilitation de l’avenue Kulumba.
Accompagnés des éléments de la Prévôté Militaire (PM), Willy Bakonga et ses partisans entendaient rendre la monnaie de sa pièce à Gekoko Mulumba et ses partisans, qui auraient perturbé une manifestation qu’ils avaient organisée toujours au sujet des travaux de réhabilitation de cette même avenue.
Comme on le voit, la ville de Kinshasa est en train petit à petit à ressembler à la ville de Port-au-Prince, la capitale de la République de Haïti, où les gangs criminels et les milices font la loi, à la barbe de la police et des services de sécurité, incapables d’assurer l’ordre et la sécurité des personnes et de leurs biens.
Selon un rapport de l’ONU, l’État haïtien est impuissant, incapable d’assurer la sécurité, et son autorité a été remplacée par celle des gangs dans de nombreux quartiers, comme l’affirme l’ONU.
En effet, la recrudescence de la violence et de l’insécurité, causée par les gangs criminels, a entraîné des déplacements massifs de population, des milliers de personnes fuyant leurs foyers pour chercher refuge. C’est ce qui arrive également ici à Kinshasa, particulièrement dans la commune de Mont-Ngafula, où de nombreuses familles kinoises ont été contraintes de déserter leurs résidences, à cause des visites nocturnes d’hommes armés, qui pillent, volent et violent les paisibles citoyens.
En dehors de cela, il y a également des enlèvements à répétition avec demande de rançon, qui font que beaucoup de kinois ont même peur de monter à bord de taxis.
CP

