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Braquage et criminalité : Kinshasa, un Far West urbain ! : Le VPM Shabani promet «l’intensification de l’opération Ndobo»

Kinshasa sous l’emprise des «Kuluna» : après le braquage spectaculaire d’une agence bancaire à l’Unikin, le gouvernement déclare la guerre aux gangs urbains. Le VPM (Vice-Premier ministre) Jacquemain Shabani promet d’intensifier l’opération « Ndobo » et de réaffecter les policiers des gardes privées aux patrouilles de rue. Une réponse urgente face à une capitale en train de basculer dans l’anarchie.

La capitale congolaise vit des heures sombres. Ces derniers jours, le braquage spectaculaire d’une agence bancaire au cœur même de l’Université de Kinshasa (Unikin) en pleine journée a sonné l’alerte générale. Cet événement marque un tournant dans l’escalade de la violence urbaine qui transforme progressivement Kinshasa, mégalopole de plus de 10 millions d’habitants, en véritable Far West où la loi du plus fort semble désormais régner en maître.

UNE CRIMINALITE ENDEMIQUE

Les «Kuluna», ces gangs urbains qui infestent les grandes villes du pays, multiplient les attaques audacieuses. Leurs modes opératoires deviennent de plus en plus sophistiqués et violents, semant la terreur parmi la population. «Nous assistons à une recrudescence alarmante des braquages et actes de banditisme », constate un habitant du quartier de la de la commune de Gombe, témoin de plusieurs attaques récentes.

Face à cette situation explosive, le Gouvernement a été contraint de réagir lors du de la dernière Conseil des ministres du 30 mai 2025. Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a présenté un plan d’urgence pour reprendre le contrôle de la situation.

OPERATION «NDOBO» INTENSIFIEE

La mesure phare annoncée consiste en «l’intensification de l’opération Ndobo (Hameçon)», une vaste campagne de traque des bandits urbains.

«Le vice-Premier ministre de l’Intérieur est revenu sur le phénomène de braquage qui s’observe actuellement dans certaines villes. Il a rassuré, d’une part, de l’intensification de l’opération Ndobo, et, d’autre part, rappelé la nécessité de réduire au plus vite le nombre de policiers commis à la sécurité des privés pour renforcer les équipes déployées sur le terrain. La situation dans les frontières et la démolition des constructions anarchiques ont également figuré dans le rapport présenté par le vice-Premier ministre de l’Intérieur», pouvait-on lire dans le compte-rendu de cette réunion, lu sur les antennes de la télévision nationale, par Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias.

Parmi les mesures concrètes, le VPM Jacquemain Shabani pense, notamment à la réduction drastique du nombre de policiers affectés à la sécurité privée, au renforcement des patrouilles dans les zones sensibles, à la mobilisation accrue des services de renseignement, à la collaboration renforcée avec les autorités locales

UN DEFI SECURITAIRE MAJEUR

Les analystes soulignent l’urgence de la situation. « Kinshasa atteint un point critique en matière de sécurité urbaine », explique un expert en sécurité publique. Et d’ajouter : «L’attaque de l’Unikin est particulièrement préoccupante car elle montre que plus aucun lieu n’est épargné, pas même les institutions académiques ».

Le Gouvernement promet également de s’attaquer aux causes profondes de cette criminalité, notamment à travers la démolition des constructions anarchiques qui servent souvent de repaires aux gangs. La sécurisation des frontières urbaines fait également partie des priorités affichées.

Si certains habitants accueillent favorablement ces annonces, d’autres restent sceptiques après des années de promesses non tenues. «Nous avons besoin d’actions concrètes et visibles, pas juste de belles paroles », lance un cambiste victime d’un braquage le mois dernier.

Les prochaines semaines seront cruciales pour juger de l’efficacité de cette nouvelle offensive contre le banditisme urbain. Une chose est certaine : le Gouvernement joue sa crédibilité dans ce dossier explosif qui touche au quotidien de millions de Kinois.

Econews