Au moment où que le Parlement s’apprête à entamer sa session budgétaire le 15 septembre, l’Union sacrée de la nation (USN), la majorité présidentielle, traverse une crise interne aiguë. Malgré le congrès récent organisé pour resserrer les rangs, les divisions persistent et menacent désormais la stabilité des instances dirigeantes des deux chambres.
Selon des informations concordantes recueillies au sein du Palais du peuple, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Vital Kamerhe et Jean-Michel Sama Lukonde, font chacun l’objet d’une motion de défiance. Environ 130 signatures auraient été recueillies contre Vital Kamerhe, et près de 70 contre Sama Lukonde.
Plusieurs autres membres des bureaux des deux chambres sont également dans le viseur de parlementaires frustrés, qui dénoncent une «mauvaise gestion » et une «opacité» dans la conduite des affaires.
Pourtant, la tenue du congrès de l’USN, fin août, était censée apaiser les tensions et renforcer l’unité autour du Chef de l’État. Mais loin d’avoir réconcilié les sensibilités, l’événement aurait exacerbé les frustrations.
Plusieurs élus et cadres de la majorité estiment que les décisions clés sont prises de manière non collégiale, et que le fonctionnement interne manque cruellement de transparence.
La contestation prend même une tournure publique.
Sur son compte X (ex-Twitter), le député Steve Mbikayi a vivement critiqué la direction de l’USN, interpellant directement le Président de la République pour qu’il sauve sa famille politique.
Il affirme notamment : «Une grande partie des congressistes et des leaders lucides sont sortis de ce congrès déçus et frustrés. Beaucoup expriment leur lassitude face à un fonctionnement personnalisé et non transparent. Une seule personne ne peut tout concentrer sur sa personne et diriger les chefs des partis comme des moutons de Panurge.»
Il assume pleinement les risques de représailles politiques, affirmant : «Si tel est le prix à payer pour sauver et consolider notre famille politique, nous l’acceptons de bonne grâce. L’histoire retiendra ceux qui auront eu le courage de dire la vérité.»
Alors que la session parlementaire s’annonce cruciale – elle doit notamment examiner le budget de l’État –, cette instabilité menace non seulement la majorité présidentielle, mais aussi la capacité du gouvernement à faire adopter ses textes financiers dans des délais serrés.
Alors que la session parlementaire s’annonce tendue, cette instabilité au sein de la majorité risque de compliquer l’adoption du budget de l’État et d’ébranler la stabilité politique.
L’USN parviendra-t-elle à surmonter ses divisions ? Réponse dans l’Hémicycle à partir de ce 15 septembre, jour de rentrée parlementaire.
HUGO T.