Kinshasa est bien disposé à accompagner le monde dans la lutte contre le changement climatique. Mais, la République Démocratique du Congo (RDC) n’est pas cependant prête à laisser son peuple croupir dans la pauvreté la plus abjecte sans mettre en valeur son immense biodiversité forestière. A Kinshasa où se sont tenu les travaux préparatoires de la COP27, prévue en novembre prochain en Egypte, le Gouvernement a clairement exprimé de la mise en place d’un mécanisme mondial de compensation.
En prévision de la 27ème Conférence des parties sur le climat qui se tiendra en Egypte, la RDC accueille, du 3 au 5 septembre 2022 au Palais du peuple, les travaux préparatoires de ce grand rendez-vous climatique.
Une cinquantaine de ministres du monde ayant l’environnement dans leurs attributions y ont pris part. Les questions fondamentales liées à la crise climatique mondiale étaient à l’ordre du jour.
Au cours de cette séance d’ouverture de ces travaux préparatoires lancés par le chef du gouvernement congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, la VPM, ministre de l’environnement, Eve Bazaïba, a mis les pays pollueurs devant leurs responsabilités, après avoir vanté les potentialités de la RDC face à la problématique du changement climatique.
Dans son mot de bienvenue, la VPM Eve Bazaïba a exprimé un certain nombre de préoccupations de la RDC en rapport avec la préservation de son patrimoine forestier et de l’adaptation de son économie, de ses infrastructures et de ses communautés aux impacts négatifs du changement climatique, notamment «de la tendance à la banalisation du non-respect des engagements internationaux pris par les parties à la Convention cadre des Nations Unies sur le Changement climatique, avant et pendant la COP26 et de la question des pertes et dommages liée aux impacts du changement climatique qu’il faut distinguer de celle de l’adaptation au changement climatique ».
La VPM Bazaiba a interpellé les pays pollueurs de tout mettre en œuvre pour la protection de la Rd Congo pour qu’il ne subisse pas le même sort que le bassin de l’Amazonie et des autres Bassins tropicaux de la planète qui connaissent une dégradation inquiétante. Selon elle, des efforts doivent être conjugués pour protéger le bassin du Congo.
Pour sa part, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a rappelé que « tout investissement dans la protection et la préservation des forêts ne doit plus jamais être considéré comme une aide au développement, mais plutôt comme un investissement dans le système climatique mondial qui, en réalité, est un bien commun pour toute l’humanité. Tous nous respirons le même air, et tous nous baignons dans la même atmosphère », a-t-il martelé.
Dans son allocution d’ouverture, Sama Lukonde a invité les participants à réfléchir sur l’équilibre entre la survie des populations protectrices de forêts et la nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique.
«La RDC pense qu’il est temps de se pencher sur des cas de cette nature pour la nécessité d’assurer la survie de nos populations et confronter l’urgence de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Il convient d’adopter pour cela une position commune nous permettant d’éviter de tomber dans l’arbitraire. D’une part, certains Etats pensent qu’ils sont libres de poursuivre avec leurs émissions, voire de les augmenter, et d’autre part, certains sont empêchés d’exploiter leurs ressources naturelles par simple crainte de l’aggravation des émissions mondiales de gaz à effet de serre», a renchéri le chef du gouvernement congolais.
Il faut noter que ces travaux préparatoires se tiennent en prévision de la 27ème Conférence des parties sur le climat qui se tient, du 8 au 18 novembre 2022, en Egypte.
Tighana MASIALA