En réaction à l’article du 2 décembre 2021, «Congo hold-up» : les bonnes affaires des conseillers du président Tshisekedi », publié par les médias français Mediapart, Jean-Claude Kabongo, conseiller spécial du Président de la République en charge des investissements estime y avoir été injustement mis en cause. Il a finalement exercé son droit de réponse que Mediapart a publié le 15 décembre 2021 et n’exclut pas d’engager à l’encontre du site Mediapart «une action en justice pour assurer la réparation du préjudice considérable qui m’est causé et rétablir mon honneur». Droit de réponse.
Nous publions ci-dessous le droit de réponse de Jean-Claude Kabongo, en réaction à l’article du 2 décembre 2021 intitulé : «Congo hold-up» : les bonnes affaires des conseillers du président Tshisekedi.
«Dans un article, intitulé «Congo hold-up : les bonnes affaires des conseillers du président Tshisekedi», mis en ligne le 2 décembre 2021, vous me mettez gravement en cause, ce qui me contraint à réagir immédiatement.
1. Votre article repose tout entier sur l’idée, d’une part, que je n’aurais pas mis à exécution mon engagement de me retirer de mes entreprises commerciales après ma désignation comme conseiller spécial aux investissements du Président Tshisekedi en mars 2019, d’autre part, que ce faisant, j’aurais enfreint le code de conduite des agents publics congolais.
De telles affirmations relèvent de contre-vérités.
2. S’agissant des entreprises que je dirigeais avant ma désignation aux côtés du Président Tshisekedi, vous faites état de quatre sociétés dont je suis l’un des actionnaires, en indiquant que ces sociétés seraient toujours inscrites au registre du commerce congolais.
Toutefois, ces quatre sociétés n’ont plus d’activité depuis plusieurs années, ce qu’il vous aurait été facile de vérifier.
Par ailleurs, vous insistez sur le fait que Monsieur Lucien Ebata est le dirigeant de la société Orion Oil, elle-même actionnaire de l’une de ces quatre sociétés, en rappelant la mise en examen dont a fait l’objet Monsieur Ebata.
Je ne comprends pourtant pas en quoi les difficultés récemment rencontrées par Monsieur Ebata avec la justice française me concerneraient, sauf à pratiquer l’amalgame.
3. Vous affirmez ensuite que je serais impliqué indirectement dans trois sociétés dirigées par Monsieur Amédée Pata Fumulamba, au motif que ces sociétés auraient été créées par cette personne que je connais et ce quelque temps après ma nomination, que ces sociétés auraient le même avocat que les quatre sociétés sans activité citées précédemment ainsi qu’une dénomination proche.
J’oppose un démenti formel à de tels griefs qui ne reposent sur rien – sinon sur des déductions hâtives – et qui s’apparentent à une attaque ad hominem. Monsieur Pata Fumulamba dirige ses propres entreprises avec une compétence et un talent qui sont les siens et qui n’ont rien à voir avec moi.
4. Enfin, vous dissertez sur le fait qu’en poursuivant, fût-ce indirectement, des activités privées depuis mars 2019, j’enfreindrais le Code de conduite des agents publics congolais.
Je dois vous dire mon étonnement qu’un journaliste français pense pouvoir nous donner des leçons de droit public congolais.
Mais surtout, il suffit de consulter ce Code de conduite pour constater qu’à aucun moment il ne contient d’interdiction générale pour un agent public de poursuivre une activité privée.
C’est dire qu’en me retirant des entreprises que j’ai créées, je suis allé au-delà de ce qu’exigeait ce code de conduite.
Ce même code prévoit également des règles de conduite à adopter en cas de survenance d’une situation concrète de conflit d’intérêts, règles que je connais et que je respecterais bien entendu si une telle situation devait se produire, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent.
J’observe d’ailleurs que, malgré le titre accusateur de votre article qui évoque un «hold-up», vous ne faites état d’aucun dossier dans lequel j’aurais personnellement été en situation de conflit d’intérêts, ou dans lequel j’aurais favorisé mon intérêt personnel au détriment de l’intérêt de l’État congolais, et pour cause.
Vous comprendrez que, face à cette série d’extrapolations, je n’aie d’autre choix que d’engager à l’encontre de votre site une action en justice pour assurer la réparation du préjudice considérable qui m’est causé et rétablir mon honneur.
Jean-Claude Kabongo».
La rédaction de Mediapart