Décidément, la Présidence de la République est poursuivie par le signe indien. En effet, après le constat amer fait par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, au cours de sa récente tournée à travers le Grand Kasaï sur la gestion des fonds destinés à la réhabilitation des infrastructures dans cette partie du pays, c’est au tour de la Commission pour le Changement des Mentalités (CCM) d’être l’objet de reproches quant à la manière dont fonctionnent actuellement certains services présidentiels. La passivité, l’impunité, le non-respect des attributions sont les quelques griefs qui non seulement, seraient à la base du dysfonctionnement, mais entraîneraient aussi un climat malsain au sein de cette importante structure initiée par le Président de la République.
Dès sa prise des fonctions à la tête du pays, l’un des objectifs primordiaux que s’est fixé Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, est celui relatif au changement des mentalités de la population congolaise. Pour ce faire, il créera une structure, dénommée Commission pour le Changement des Mentalités (CCM). Par ordonnance, il a nommé trois personnes expérimentées aux postes, respectivement de coordonnateur principal et coordonnateurs adjoints, dont l’un est chargé de l’administration et finances, et l’autre de l’exploitation.
De par son intitulé, cette commission à la mission principale de changer les mentalités de la population congolaise. Elle a aussi le rôle d’arrêter des stratégies de sensibilisation, valorisation afin de permettre au peuple congolais de redorer son image.
Outre le coordinateur, des équipes ont été constituées dans tous les domaines, un programme d’action de cinq ans et un budget quinquennal ont été élaborés.
Depuis quelque temps, l’élan de deux premières années d’existence de cette structure qui donnait de l’espoir a commencé à battre de l’aile.
Selon François Kashabala Shimbi, comptable à la CCM, qui s’est entretenu avec la presse, le mercredi 12 janvier 2022, un climat malsain règne au sein de la CCM. Il pense que cette structure n’est plus stable à ce jour, rongée par la fraude en son sein. Explicitement, il a révélé que, tout au début de l’année 2020, il a été constaté une sortie de fonds injustifiée de l’ordre de 14.000 dollars US par le responsable des ressources humaines de l’époque, Olivier Loando.
Sans être inquiété, ce dernier démissionnera après son forfait et œuvre présentement dans un cabinet ministériel. Son successeur, Alpha Mbiluku, également assistante du coordonnateur principal, excellerait dans des surfacturations en confondant ses attributions à celle de la logistique.
Face à ces abus financiers, a souligné François Kashabala Shimbi, la comptabilité est mise à l’écart.
Saisi à plusieurs reprises de la saignée financière qui s’opère au sein de la Commission pour le Changement des Mentalités, le coordonnateur principal fait la sourde oreille et s’oppose même à la sanction contre les coupables.
La conséquence qui résulte de cette situation est qu’’aujourd’hui la tension serait vive au sein de cette structure attachée à la présidence de la République.
Le souhait du comptable est de voir s’arrêter ces pratiques mafieuses et que des personnes qui excellent dans la fraude soient sanctionnées. Ainsi, estime-t-il, les choses pourront être remises sur les rails.
Veron Kongo