Le conflit qui oppose les communautés Yaka et Teke dans la province de Maï-Ndombe s’étend désormais sur le Grand Bandundu, en gagnant les provinces du Kwilu et du Kwango. A Kinshasa, on craint que l’onde de choc n’atteigne finalement la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), déjà minée par le phénomène «kuluna» (banditisme urbain, Ndlr) qui a refait surface de manière inquiétante.
Lundi à la Primature, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a convié les décideurs à une réunion, essentiellement consacrée au conflit intertribal dans le Grand Bandundu et la percée du phénomène «kuluna». D’ores et déjà, des instructions claires et nettes ont été transmises aussi bien à l’armée qu’à la police, désormais placées en situation d’alerte maximale.
Cette réunion a connu la participation du vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, de la ministre d’État en charge de la Justice, du ministre de la Défense nationale, du ministre des Finances, du ministre des Droits humains, du ministre des Affaires sociales, du vice-ministre du Budget, du gouverneur de la ville de Kinshasa ainsi que des services de sécurité et de renseignements.
Selon le VPM en charge de l’Intérieur, Daniel Aselo, qui s’est confié à la presse à l’issue de cette séance de travail, le conflit communautaire dans les provinces issues du Grand Bandundu porte visiblement une main noire. D’où, il fallait un tour de table pour évaluer la situation et combattre cette situation qui nécessite l’implication de l’ensemble du peuple congolais ainsi que de tous les services de sécurité et, plus particulièrement, l’armée et la police qui sont mises à contribution à partir de ce jour dans la province de Maï-ndombe, précisément à Kwamouth et sur la nationale numéro 17 où les insurgés se retrouvent encore dans des forêts et dans des savanes en train de continuer à commettre des actes ignobles et qui amènent à la mort.
Ainsi la population est encouragée à se lever et à participer activement et surtout à dénoncer ces infiltrés et inciviques congolais qui se permettent de commettre ces actes de déstabilisation du pays, a laissé entendre le VPM Daniel Aselo.
Phénomène «Kulunas» : une résurgence qui intrigue
La question de résurgence du phénomène «kuluna» dans la capitale Kinshasa a été aussi abordée au cours de cette séance de travail.
«Nous sommes en train de vivre presque la même situation de manipulation, mais qui occasionne la mort, par les mêmes actes ignobles. Les «kulunas» ne se gênent plus et ils n’ont plus peur de donner la mort. Ainsi, la population de la ville de Kinshasa, la police et même l’armée sont invitées et encouragées à mettre un frein à cette situation à Kinshasa où nous avons plus de 14 millions de personnes», a signifié Daniel Aselo.
En effet, des dispositions sécuritaires nécessaires ont été prises au cours de cette réunion afin de mettre fin à cette situation qui endeuille plusieurs familles au pays.
Tighana M.