Si une certaine accalmie s’observe autant sur le marché des changes que sur celui des biens et services, la Banque centrale du Congo (BCC) reste prudente et craint un retournement brusque de la situation, les chocs externes étant de plus en plus évidents. Pour plus de résilience, la BCC prévoit un dispositif à quatre paliers pour parer à toute éventualité.
Invitée vendredi en Conseil des ministres, Mme la gouverneure de la Banque centrale du Congo a fait le point de la situation récente sur le marché des changes ainsi que des biens et services. A cet effet, elle a informé le Conseil que «la croissance économique est projetée à 6,3% en 2023 et elle sera tirée principalement par le dynamisme de l’industrie extractive».
Le rythme de formation des prix à la consommation devrait connaître une décélération pour se situer à 8,3% à fin-décembre bien qu’à mi-janvier le taux d’inflation a connu une tendance haussière passant de 0,17% à 0,14% d’une semaine à une autre à cause de la persistance de l’inflation importée. Le marché des changes a connu des légères fluctuations consacrant ainsi une dépréciation de la monnaie nationale de 0,44% à l’indicatif à 2 028 CDF le dollar américain et de 0,23% sur le marché parallèle d’une semaine à l’autre amenant le taux de change à 2 150 CDF pour un dollar américain.
Selon la BCC, «une certaine accalmie s’est observée après le 13 janvier, suite à l’intervention de la Banque Centrale sur le marché interbancaire pour vendre des devises afin de lisser ces fluctuations».
Toutefois, Mme la gouverneure note que «l’économie congolaise reste exposée aux facteurs de risques externes tels que : les incertitudes continues liées au conflit russo-ukrainien; la persistance d’une inflation élevée; la résurgence de la pandémie à Covid-19 en Chine».
Au plan interne, les risques ont pour facteurs l’impact persistant de l’inflation importée, les pressions saisonnières sur le marché des changes découlant de la demande de devises liée à la reconstitution des stocks des biens; et, l’impact de la guerre dans la partie Est de la RDC.
Face à cette double situation, la Banque Centrale du Congo prévoit de déployer un dispositif à quatre paliers qui prend en compte, notamment :«le maintien des actions coordonnées au niveau des politiques budgétaire et monétaire; la poursuite de l’exécution du pacte de stabilité consacrant le financement monétaire nul du budget de l’Etat; l’accélération du programme d’investissement public; et la mise en œuvre continue des réformes structurelles et sectorielles pour l’accélération du développement et la diversification de l’économie nationale».
Point sur le budget 2023
Dans un autre registre, le ministre d’Etat en charge du Budget a fait part au Conseil des ministres de l’évolution du budget 2023, depuis le dépôt de son projet de loi au Bureau de l’Assemblée Nationale jusqu’à sa promulgation.
En ce qui concerne l’évolution des chiffres, il a rappelé que les prévisions globales en recettes et en dépenses, arrêtées à 29.520,9 milliards de CDF ont été accrues respectivement de 2.513,8 milliards de CDF (soit 8,5%) au niveau de l’Assemblée nationale et de 422,1 milliards de CDF (soit 1,3%) au niveau du Sénat.
Après son approbation en Commission paritaire, la loi des finances pour l’exercice 2023 a été adoptée et promulguée pour son entrée en vigueur le 1er janvier de l’année en cours.
Enfin, il a rassuré les membres du Gouvernement des mesures d’encadrement des recettes en vue de leur maximisation et des dépenses en vue de leur rationalisation qui sont en cours de mise en œuvre afin de réaliser avec succès, une fois de plus, les assignations budgétaires annuelles.
F.K.