Plusieurs centaines de personnes liées aux énergies fossiles avaient assisté aux pourparlers de la COP27, en 2022, en Egypte. Cette tendance pourrait se renforcer lors de la conférence de Dubaï, d’autant que de nombreux pays intègrent dans leur délégation des représentants des compagnies pétrolières ou gazières nationales.
A grand renfort de déclarations soigneusement pesées et de «lettres aux parties» équilibrées, le président de la prochaine conférence sur le climat (COP28), Sultan Al-Jaber, essaye de donner des lueurs d’espoir aux défenseurs de la cause climatique : le sommet qui s’ouvre ce jeudi 30 novembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, ne sera pas celui des lobbys pétroliers. Pourtant, mois après mois, des ombres viennent ternir cette communication.
En juin, le quotidien britannique The Guardian a révélé que la présidence de la COP s’est servie des serveurs de la principale compagnie pétrolière émiratie, Adnoc, pour envoyer et recevoir des e-mails. L’entreprise a donc pu consulter les messages destinés à la présidence. Une proximité déra-ngeante alors que la nomination de Sultan Al-Jaber, la principale figure de cette COP, avait été très critiquée à cause de sa double casquette : il préside aussi la compagnie pétrolière nationale.
Début novembre, le fil anglophone de l’Agence France-Presse démontre, après la consultation de documents internes, que le puissant cabinet de conseil McKinsey aide l’équipe de M. Al-Jaber à préparer le sommet en proposant des scénarios de transition énergétique, comme la réduction de la part du pétrole de 50 % en 2050. Une trajectoire en totale contradiction avec les alarmes des scientifiques. Omnipotent, McKinsey travaille aussi pour de nombreuses multinationales des énergies fossiles. Une autre forme de mélange des genres.
Avec Le Monde