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COP30 à Belém : Tshisekedi et Lula unissent la RDC et l’Amazonie pour réclamer justice et équité climatique

Une synergie majeure s’est établie entre la RDC et le Brésil à l’ouverture de la COP30. Le Président Félix Tshisekedi a reçu l’appui de son homologue Lula da Silva pour porter le message des deux poumons verts mondiaux (Bassin du Congo et Amazonie). La RDC a mis en avant son engagement, notamment l’initiative ambitieuse du «Couloir Vert Kivu-Kinshasa», qui place plus de 30% de son territoire en conservation. Le Président Tshisekedi a fermement rappelé que la crise climatique est avant tout une crise de justice et d’équité, exigeant un rééquilibrage des financements entre l’atténuation et l’adaptation. En écho, Lula da Silva a appelé la communauté internationale à faire face à la «vérité» scientifique et à honorer les engagements de l’Accord de Paris face aux catastrophes qui frappent les populations les moins responsables du dérèglement climatique.

En marge de l’ouverture de la COP30, une alliance stratégique est née sur les rives de l’Amazone. Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, et son homologue brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, ont affiché une complicité remarquée, unissant leurs voix pour porter un message fort à la communauté internationale : le temps est venu de rééquilibrer la justice climatique et de traduire les engagements en actions concrètes.

Cette rencontre à Belém n’est pas un hasard. Elle scelle un partenariat naturel entre deux pays qui abritent les poumons de la planète : la RDC, gardienne de plus de 60% du bassin du Congo, et le Brésil, qui héberge l’immense forêt amazonienne. Ensemble, ils entendent former un front commun pour réclamer une reconnaissance et un financement à la hauteur de leur contribution à la lutte contre le changement climatique.

Tshisekedi : « Belém est un message »

Dans un discours prononcé devant ses pairs, le Président Tshisekedi a d’abord formulé un vœu pour les générations futures : «Je formule vivement le vœu que la COP30 ici à Belém marque un départ dans notre volonté commune de léguer aux générations futures une planète où il fera beau vivre. Il nous faut agir maintenant dans un cadre multilatéral fondé sur le respect des engagements, la justice climatique et l’équité. »

Il a ensuite détaillé les efforts concrets entrepris par la RDC, mettant en avant une initiative majeure : « J’ai lancé une initiative structurante et ambitieuse dénommée le Couloir Vert Kivu-Kinshasa… Avec le Couloir Vert Kivu-Kinshasa, la République Démocratique du Congo est l’un des rares pays à avoir consacré plus de 30% de son territoire à la conservation. »

Le Chef de l’État a également insisté sur les réformes engagées pour garantir la crédibilité des mécanismes de marché, notamment avec la création d’une autorité de régulation du carbone.

Mais son plaidoyer a pris une tournure plus ferme en pointant les injustices climatiques : «Belém est un message. La crise climatique n’est pas seulement une crise environnementale, mais également une crise de justice et d’équité. Ceux qui ont le moins contribué au dérèglement climatique paient aujourd’hui le prix le plus lourd. »

Il a dénoncé des financements « insuffisants, fragmentés et souvent mal ciblés », en appelant à un rééquilibrage urgent entre le financement de l’atténuation et de l’adaptation.

Lula Da Silva : une «COP de la vérité »

Ce discours a trouvé un écho puissant chez le Président brésilien. Lula da Silva, dans une intervention percutante, a enfoncé le clou en exigeant plus d’action de la part du monde industrialisé.

«Il est temps pour le peuple d’Amazonie de demander : qu’est-ce qui est fait par le reste du monde pour nous éviter les catastrophes ? » a-t-il lancé, rappelant les anniversaires récents des 80 ans d’existance de l’ONU et des 10 ans de l’Accord de Paris pour mieux souligner l’écart entre les promesses et la réalité.

Citant les données scientifiques alarmantes sur les morts liées au changement climatique, il s’est interrogé : « Nous nous étions engagés pour réduire nos émissions et maintenir la température de la terre à +1,5°. Aujourd’hui, où en sommes-nous ? ». Et de souligner : «Cette COP est celle de la vérité. C’est le moment de prendre au sérieux ce que la science dit et de faire face à la réalité… »

L’appui majeur de Lula da Silva au message porté par Félix Tshisekedi donne un poids considérable à la position des pays du Sud. Cette alliance entre Kinshasa et Brasilia place la barre haute pour les négociations de la COP30, posant une question fondamentale : le reste du monde est-il enfin prêt à écouter et à soutenir financièrement ceux qui préservent les écosystèmes les plus vitaux de la planète ?

Le duo Tshisekedi-Lula a, en tout cas, clairement indiqué qu’ils ne seraient plus les gardiens invisibles d’un bien commun mondial non rémunéré.

Econews