C’est une première historique pour le football mondial : la Coupe du Monde des Clubs 2025, organisée aux États-Unis, marque l’entrée en scène d’un nouveau format élargi à 32 équipes, calqué sur celui de la Coupe du Monde des nations. À travers 12 villes hôtes, ce tournoi XXL vise à faire du football de clubs un spectacle global à l’image des grandes compétitions internationales.
Organisée du 15 juin au 13 juillet, la compétition s’annonce comme un test grandeur nature pour la FIFA, à un an de la Coupe du Monde 2026, également prévue sur le sol nord-américain.
Un lancement en fanfare, Messi en tête d’affiche
Le coup d’envoi du tournoi a été donné au Bank of America Stadium de Charlotte, en Caroline du Nord, où plus de 61 000 spectateurs ont assisté à l’entrée en lice d’Inter Miami. L’équipe de Lionel Messi, véritable icône planétaire, affrontait Al Ahly SC, géant égyptien. Le match, très disputé, s’est soldé par un match nul 0-0, malgré une domination de l’équipe américaine et plusieurs occasions franches.
Ce résultat a toutefois été éclipsé par la ferveur populaire et l’effervescence autour de la présence du septuple Ballon d’Or. « C’est plus qu’un match, c’est un événement culturel », a lancé un fan américain en sortant du stade.
Le PSG en patron, le Bayern sans pitié
Parmi les favoris, le Paris Saint-Germain a parfaitement lancé son tournoi en corrigeant l’Atlético de Madrid 4-0, grâce à une prestation collective aboutie. Vitinha, Fabian Ruiz, Mayulu et Lee Kang-in ont chacun inscrit un but, profitant de l’exclusion rapide d’un défenseur madrilène.
Mais le choc le plus marquant a été livré par le Bayern Munich, qui a infligé une correction historique à Auckland City (10-0). Le club allemand a ainsi battu deux records dans la compétition : plus large victoire et plus grand nombre de buts inscrits. Le jeune Jamal Musiala s’est illustré avec un triplé en moins de 20 minutes.
Une diversité continentale inédite
Le format 2025 se distingue par la représentation équitable des continents :
UEFA (Europe) : 12 clubs, dont Real Madrid, Manchester City, PSG, Bayern Munich, Inter Milan…
CONMEBOL (Amérique du Sud) : 6 clubs, avec Flamengo, Palmeiras, Boca Juniors…
AFC (Asie), CAF (Afrique), CONCACAF (Amérique du Nord) et OFC (Océanie) : chacun représenté avec au moins un club.
La RDC n’est pas représentée, mais le continent africain est porté notamment par Al Ahly (Égypte) et Wydad Casablanca (Maroc), dont les supporters espèrent un parcours héroïque face aux mastodontes européens.
Format de la compétition
Répartis en 8 groupes de 4 équipes, les clubs disputent une phase de poules, dont les deux premiers se qualifient pour les huitièmes de finale. S’ensuivent des matchs à élimination directe, jusqu’à la finale prévue le 13 juillet au MetLife Stadium (New Jersey).
Le calendrier est chargé: chaque club jouera au minimum 3 matchs, et les finalistes auront joué 7 rencontres en 30 jours. Une cadence qui soulève déjà des questions sur la récupération et la gestion des effectifs.
Une vision stratégique de la FIFA
La FIFA voit en ce tournoi un levier commercial et sportif, avec des droits télévisés estimés à plus d’1 milliard de dollars et des retombées économiques significatives pour les villes hôtes. Le président Gianni Infantino parle d’un « moment de bascule pour le football mondial», comparant le tournoi à la Ligue des Champions, mais en plus global.
Cependant, plusieurs critiques s’élèvent : surcharge du calendrier, fatigue des joueurs, perte de prestige pour certains clubs, et questions sur l’équité sportive entre clubs de continents différents.
Prochains matchs attendus
Les premiers jours du tournoi promettent encore de belles affiches :
– Inter Miami vs Palmeiras
– Real Madrid vs Monterrey
– Boca Juniors vs Bayern Munich
– Wydad Casablanca vs Al Hilal
La course aux huitièmes est déjà lancée. Pour certains clubs comme Auckland City, l’objectif est désormais de limiter les dégâts. Pour d’autres, l’ambition est claire : soulever le trophée mondial le 13 juillet.
Au-delà du sport, un show à l’américaine
À l’image du Super Bowl, le tournoi mise aussi sur le divertissement : des concerts live, des shows à la mi-temps, et des animations dans les fan zones font partie intégrante de l’événement. Des artistes comme Doja Cat, Tems, et J Balvin sont annoncés.
L’expérience vise à séduire un nouveau public américain, encore plus connecté au football depuis la Coupe du Monde 1994 et le développement rapide de la Major League Soccer (MLS).
La Coupe du Monde des Clubs 2025 s’annonce comme un tournant majeur dans l’histoire du football de clubs. Entre ambitions sportives, innovations médiatiques et enjeux financiers, le tournoi est bien plus qu’une simple compétition : c’est un test de la mondialisation du football.
Reste à savoir si les spectateurs suivront jusqu’au bout… et si une surprise venue d’un continent émergent pourra défier l’ordre établi.
Tighana MASIALA