Course au perchoir du Sénat : ça va saigner au sein de l’Union sacrée

Après la bataille pour l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale, les sociétaires de l’Union sacrée de la nation (USN) se préparent à une nouvelle confrontation autour de la constitution du bureau de la chambre haute du Sénat. Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a déjà annoncé les couleurs, lançant de piques qui augurent des jours très agités dans la majorité au pouvoir.

Après des semaines de bataille pour l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale, les sociétaires de l’Union sacrée de la nation se préparent à une nouvelle confrontation pour la constitution du bureau de la chambre haute du Sénat. Alors que seul l’ancien Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a annoncé ses prétentions de briguer le perchoir du Sénat, le parti majoritaire, l’UDPS, reste pour le moment silencieux.

Cependant, une pique lancée par Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a attiré l’attention de tous. Il a évoqué une crise latente au sein de l’Union sacrée concernant la prochaine élection du bureau définitif du Sénat. Il a mis en garde contre les agendas cachés et le manque de sincérité qui peuvent conduire à des problèmes au sein de la coalition.

Augustin Kabuya a rappelé les tensions lors de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, où les membres de l’Union sacrée n’ont pas joué franc jeu, selon lui. « A l’Assemblée nationale, c’était un problème de manque de sincérité. Les gens étaient dans la logique de ternir l’image de quelqu’un », a-t-il souligné.
Ces déclarations ont semé le trouble au sein de la coalition et ont suscité des interrogations quant à la solidité de l’Union sacrée. Les sociétaires craignent une possible répétition des tensions et des conflits lors de l’élection du bureau du Sénat.

Un poste aux grands enjeux

Le parti présidentiel, l’UDPS, est en pleine réflexion quant à l’hypothèse d’aligner un poids lourd au poste de président du Sénat. Ce poste stratégique ne sera pas confié à une personnalité extérieure au parti, selon les informations qui circulent dans les coulisses politiques de la RDC.
Dans l’entourage d’Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, on redoute le scénario prévu dans l’article 75 de la Constitution qui prévoit que le Président du Sénat assure l’intérim en cas de vacance du poste de Président de la République.

C’est donc une responsabilité de taille, et le parti présidentiel ne semble pas prêt à la confier à n’importe qui.

En cédant le poste de président de l’Assemblée nationale à un allié, à savoir Vital Kamerhe de l’UNC, l’UDPS estime avoir le droit d’occuper le perchoir du Sénat. Le Secrétaire général de l’UDPS appelle donc les membres de l’Union sacrée à faire preuve de «sincérité», afin de reconnaître la légitimité de l’UDPS à ce poste.

Cependant, la concurrence est rude et de nombreux politiciens, notamment Sama Lukonde et d’autres ressortissants, ont également des vues sur la présidence du Sénat. Il est donc difficile de prédire qui sera finalement choisi pour occuper ce poste stratégique.

Dans un contexte politique complexe et tendu, les tractations en coulisses se poursuivent et il faudra attendre pour connaître le dénouement de cette bataille pour le contrôle du Sénat. L’avenir politique de la République démocratique du Congo semble suspendu à cette décision cruciale pour l’équilibre des pouvoirs au sein du gouvernement.

La prochaine élection du bureau du Sénat sera un test crucial pour l’unité et la cohésion de l’Union sacrée de la nation.

Francis N.