Après l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est), c’est au tour de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) de s’inviter dans le dossier congolais. Réuni à Luanda, en Angola, le samedi 4 novembre 2023, les chefs d’Etat et de gouvernements de la SADC se sont engagés à tout mettre en œuvre pour ramener la paix dans la partie Est de la RDC.
Pour le président angolais Joao Lourenço, qui a pris les commandes de cette organisation sous-régionale, le pari n’est pas impossible. Le challenge, a-t-il reconnu, n’est pas non plus insurmontable. Il a donc promis de tout mettre en œuvre pour que l’Est de la RDC…
retrouve enfin la paix et la stabilité.
Si la promesse est louable, on sait néanmoins que tout se joue sur la bonne foi du président rwandais Paul Kagame à s’inscrire véritablement dans une dynamique de la paix. Car, les initiatives pour une paix durable en RDC foisonnent sans jamais atteindre cet objectif.
On se rappelle qu’il y a plus de 10 ans, soit le 24 février 2013, qu’a été signé l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région par onze États et quatre institutions internationales et régionales, à savoir les Nations Unies (ONU), l’Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), également appelés co-garants.
Cet accord avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance. A cet effet, les pays de la région avaient souscrit à respecter la souveraineté et l’intégrité du pays et à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures, à ne pas tolérer ni fournir une assistance aux groupes armés… Puis, plus rien !
Après l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba, d’autres initiatives ont été déployées dans la région sans jamais réaliser le rêve d’une paix durable dans l’Est de la RDC. Le tout dernier schéma mis en œuvre est le déploiement d’une Force régionale de l’EAC pour contraindre les «terroristes » du M23 à intégrer la dynamique de la paix. Là aussi, les perspectives sont plutôt sombres.
C’est donc le moment choisi par la SADC pour se joindre à la partie. Et le président angolais a reçu mandat de piloter le schéma de la SADC, promettant de s’engager dans une longue croisade pour rapprocher Kinshasa et Kigali, autrement dit réconcilier Tshisekedi et Kagame.
Y parviendra-t-il ? En tout cas, le président angolais y croit. La SADC aussi…
Econews