Les rebelles du M23, appuyés par Kigali, continuent leur avancée, prenant le contrôle de plusieurs localités du territoire de Walikale. Les rebelles du M23 enchaînent la conquête des villages dans le territoire de Walikale, le plus vaste de la province du Nord-Kivu. Ces dernières heures, ils ont pris le contrôle Mpeti dimanche après d’intenses combats avec les Forces armées de la RDC (FARDC) et les volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Le M23 est désormais tout proche de Pinga, chef-lieu du groupement Kisimba.
Ces derniers jours, le village de Mpeti est tombé entre leurs mains, et le groupe armé se rapproche dangereusement de Pinga, chef-lieu du groupement Kisimba.
La situation dans le territoire de Walikale est préoccupante, estiment des sources locales. La prise de contrôle de Mpeti ce lundi 28 octobre par les combattants du M23 a entraîné un mouvement de déplacement massif de la population. Des habitants de Mpeti, mais aussi une partie de ceux de Pinga, situé à 18 kilomètres, ont quitté leurs foyers.
À Pinga, l’armée se mobilise : des renforts sont arrivés par hélicoptère ces derniers jours, et les militaires, aux côtés des combattants pro-gouvernementaux Wazalendo, sont visibles dans la cité. L’activité économique est au ralenti, les commerces fonctionnent très timidement.
Pinga est un verrou stratégique. En plus d’abriter une position de l’armée, elle est le principal centre administratif et commercial du groupement Kisimba. Si cette localité tombe aux mains du M23, cela ouvrirait un passage vers d’autres provinces comme le Maniema, le Sud-Kivu et la Tshopo, mettant potentiellement en péril une grande partie de la région.
Les acteurs locaux expriment leurs préoccupations quant à l’avancée des rebelles du M23 vers Pinga et attirent l’attention du gouvernement. « Si Pinga tombe, c’est tout Walikale qui va tomber. Nous recommandons au gouvernement congolais d’appuyer la force qui est ici à Pinga», a lancé le chef du groupement Kisimba.
Walikale, riche en coltan, est le cinquième territoire de la province du Nord-Kivu touché par les hostilités du M23. Ce territoire ouvre la voie sur les provinces du Maniema, du Sud-Kivu et de la Tshopo. La chute de Walikale serait donc un coup dur pour Kinshasa et ouvrirait la voie à une extension de la rébellion du M23 au-delà de la seule province du Nord-Kivu.
Avec RFI