La Cour militaire de la garnison de Kinshasa/Gombe a rendu son verdict dans le procès en flagrance relatif au décès dans les locaux de la Police nationale congolaise (PNC) d’Olivier Mpunga, un Congolais de 32 ans, retrouvé mort, après avoir subi des tortures de la part des éléments des services spéciaux de la Police Nationale Congolaise.
Quatre officiers des services de renseignement de la Police ont été condamnés dans la nuit du vendredi 24 décembre au samedi 25, dont trois à perpétuité. Ils ont été reconnus coupables du meurtre d’un homme d’une trentaine d’années mort sous la torture, alors qu’il avait été arrêté pour le vol d’un véhicule.
Les bourreaux ont été confondus par une vidéo qu’ils avaient eux-mêmes tournée pendant qu’ils infligeaient des sévices à Olivier Mpunga dans les locaux de la police. Le procès aura duré moins d’une semaine devant la Haute cour militaire de Kinshasa.
Plus haut gradé parmi les quatre condamnés : le commissaire supérieur principal Samuel Mopepe, chef des opérations à la Direction générale des renseignements et services spéciaux (DGRSP) de la police. C’est lui qui a donné l’ordre à ses subalternes de torturer Olivier Mpunga, d’après le ministère public. Il a écopé donc d’une peine de prison à vie. Même peine pour les deux officiers de police judiciaire qui ont maltraité le jeune homme. Le quatrième, le commissaire Morgan Shongo, se retrouve avec une condamnation de dix ans de prison.
Tous doivent, en plus, verser, chacun, 80.000 dollars US de dommages à la famille de la victime.
Bien qu’écarté du collectif de la partie civile, l’avocat des proches d’Olivier Mpunga, Me Peter Kazadi, regrette cependant que l’État congolais n’ait pas été reconnu responsable par la justice et, à ce titre, sommé de verser des dommages et intérêts. Car comment obtenir ces réparations alors que les policiers condamnés sont «des indigents» ?
Me Peter Kazadi regrette également que le propriétaire de la voiture volée et qui a amené Olivier Mpunga devant ses bourreaux n’ait pas été, lui aussi, condamné malgré les réquisitions du parquet.
Les autorités congolaises, la Police et les organisations de la Société civile, elles, ont salué la tenue de ce procès en flagrance avec l’espoir qu’il contribue à prévenir de nouveaux drames.
Arrestation brutale d’un ancien gouverneur de province, mort d’un réalisateur de télévision touché par une balle perdue à Kinshasa, décès de civils lors de la répression de manifestations dans l’Est, etc. Ces dernières semaines la police est mise en cause par la société civile pour des bavures imputées à ses éléments.
Econews avec RFI