Les jours qui viennent seront ceux de grandes alliances, dans la perspective du sprint électoral de 2023. Pour l’instant, c’est la veillée dans différents états-majors politiques. Chaque leader affûte ses armes pour mieux se positionner dans l’échiquier. Leader d’ENVOL, Delly Sesanga, plusieurs fois élu député national dans sa circonscription électorale de Luiza, dans le Kasai Oriental, ne se met pas en marge de ces grandes manœuvres politiques. Dans l’opinion publique, Delly Sesanga continue à convaincre non pas par son expertise, mais surtout par ses prises de position politique qui le surclassent. Avec ENVOL, son parti, il attend jouer un rôle. Si, dans certaines alliances qui se forment ou à former, Delly Sesanga est souvent relégué dans les rangs d’un outsider, son état-major rappelle qu’il reste un pion majeur, à ne jamais négliger. Il l’a clairement fait savoir lors d’une matinée politique qu’il a animée à l’espace Assanef dans la commune de Lingwala, à Kinshasa.
Leader politique incontestable, Delly Sesanga, à a tête du parti politique, ENVOL (Ensemble des volontaires pour le redressement de la RDC), réconforte chaque jour qui passe cette position. A une année et demi des élections générales de 2023, le leader d’ENVOL a tenu à le faire savoir au cours d’une matinée politique, animée samedi à l’espace Assanef dans la commune de Lingwala à Kinshasa.
Compté parmi les grands artisans, aux côtés de ses pairs du G13, de la proposition de révision de la loi électorale, finalement torpillée à l’Assemblée nationale, Delly Sesanga craint déjà une prise en otage du processus électoral. Il a est donc décidé à mobiliser l’opinion publique pour barrer la route au projet contre la démocratie qui se met en place depuis l’Assemblée nationale. Il n’attend donc pas trahir son serment de défendre la démocratie – jusqu’au bout d’ailleurs. Selon lui, il s’agit de barrer la route à la fraude électorale et permettre non seulement les Congolais à voter, mais aussi surtout à exprimer librement leur choix par la voie des urnes.
Il est d’avis que le pouvoir en place a mis en place une machine infernale pour détourner le jeu électoral de ses objectifs. C’est la démocratie, dit-il, qui est en danger. C’est pour décourager ce plan macabre que Delly Sesanga s’est engagé à se battre. Il est déterminé à y aller, convaincu du sens noble de son combat politique.
Devant des militants réunis à l’espace Assanef, Delly Sesanga a peint un tableau sombre de la gestion du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi et de l’Union sacrée de la nation (USN).
«Ce pays est détruit à cause du vol, du mensonge, de la corruption, l’impunité. Ceux qui sont au pouvoir prétendent arrêter les voleurs mais après, ces détourneurs de fonds publics sont relaxés. Le procès dit de 100 jours en est un exemple. L’argent du Registre des appareils mobiles (RAM) n’était prévu nulle part dans le budget actuel », a lancé Delly Sesanga, rappelant avoir déjà dit dans son dernier meeting tenu dans la commune de Selembao que l’état de siège était « une mauvaise décision ». Et de se poser la question : « Est-ce que la guerre a pris fin au Nord-Kivu et en Ituri ? Les tenants du pouvoir disent qu’il n’y a pas la guerre au pays ».
Alors que le volet sécuritaire bat de l’aile, Delly Sesanga note que « le social est un casse-tête. Juste 30.000 FC de plus pour le salaire des fonctionnaires. L’on constate la flambée des prix de produits de première nécessité et autres articles sur le marché. Le carburant pose problème pour les véhicules. Comme si cela ne suffisait pas, la pénurie du kérosène pour les avions survient. On nous a promis des écoles, la gratuité de fond en comble. Sur le terrain, nous voyons le contraire. Ça piétine », a enfoncé l’élu de Luiza.
Publication des résultats par bureau de vote
Même si la majorité au pouvoir redoute la publication des résultats par bureau de vote aux prochains scrutins, Delly Sesanga y tient mordicus, suivant l’option levée dans la proposition de loi du G13.
Pour des élections démocratiques, transparentes, crédibles, inclusives, il prône la suppression des centres de compilations qui passent, selon lui, pour des «centres de complication » des résultats des élections.
Pour faire jouer librement le jeu électoral, Delly Sesanga et son parti, ENVOL, tiennent à la publication des résultats du scrutin bureau de vote par bureau, comme c’est le cas sous d’autres cieux, notamment en France, en Belgique et aux États-Unis d’Amérique. Il sait qu’en face, le pouvoir en place s’est déjà inscrit dans la logique de la confrontation pour imposer sa ligne électorale. Aussi, Sesanga a-t-il lancé, une fois de plus, un appel à la mobilisation générale pour amener le peuple à s’approprier les prochaines élections qu’on cherche à lui voler.
Francis M.