Delly Sessanga en mode conquérant au camp Luka, fief supposé de Mboso

Entre le député national Delly Sessanga, élu de Luiza, et le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, le débat a quitté l’hémicycle pour se déporter sur le terrain politique. Dimanche 19 décembre 2021, après deux reports, le président du parti politique ENVOL a enfin tenu son meeting dans ce quartier populaire de la commune de Ngaliema, à Kinshasa. Pari gagné, car le public a été au rendez-vous pour écouter celui qui vient de claquer la porte de l’Union sacrée de la nation.

Delly Sesanga Hipungu, député national et président du parti politique ENVOL, a enfin tenu son meeting dimanche au camp Luka, ce quartier populaire de la commune de Ngaliema (Kinshasa). C’est en mode conquérant que l’élu de Luiza est allé défier Christophe Mboso N’Kodia, dans son supposé fief de camp Luka.

Il n’a pas manqué de lancer des piques à celui avec qui il s’est dernièrement brouillé à l’Assemblée nationale. «Ils veulent faire de Camp Luka leur propriété privée, mais ils n’ont rien fait là-bas. Je viens de là, il n’y a ni route, ni pont, encore moins un semblant de développement. Construisez des infrastructures si vous voulez en faire votre propriété privée», a-t-il lancé, promettant d’être le porte-parole de la population de ce quartier pauvre de la commune de Ngaliema.

L’élu de Luiza n’a pas non plus épargné les autorités urbaines de Kinshasa, après une double interdiction de son meeting au camp Luka.

«Nous étions au camp Luka. La peur a changé de camp. Nous avons prouvé que le Congo nous appartient tous. Nous avons écrit au gouverneur Ngobila conformément à la Constitution, il a annulé le premier rendez-vous du 5 décembre à quelques minutes de l’activité. Nous avons écrit à nouveau, il a privilégié l’activité des autres en nous demandant de trouver une autre date. La troisième fois, il n’a même pas répondu. C’est la violation de la constitution. Nous avons prouvé de quoi nous étions capables. Nous avons foulé le sol de camp Luka et avons parlé à la population», a dit Delly Sesanga, repris par okapinews.net.

L’élu de Luiza promet de ne pas trahir son combat pour la démocratie : «Nous nous sommes battus pour ce pays. Nous avons même touché les armes pour l’instauration de la démocratie. Nous ne pouvons pas accepter la dictature».

Il a dénoncé, par ailleurs, la dictature qui semble s’installer en République Démocratique du Congo, en commençant par la censure qui est devenue la règle à l’Assemblée nationale.               «Quand nous disons non au dépassement budgétaire, on nous coupe la parole. Nous refusons la dictature. Aujourd’hui, pour tenir un meeting tranquillement, il faut être de l’Union sacrée. À Kinshasa, nous n’accepterons jamais cette forme de dictature. Ce pays nous appartient», a indiqué Sesanga. Et de promettre : «En 2023, la population va récupérer son pouvoir ».

Il est d’avis que le régime de Félix Tshisekedi est infesté des gens qui l’amènent droit vers la perdition en creusant le fossé entre le Chef de l’Etat et son peuple

«Monsieur le Président Tshisekedi, on vous ment. Camp Luka n’est pas acquis par votre famille politique. La vérité doit se savoir, la population de Camp Luka souffre terriblement (…)», a-t-il fait remarquer, convaincu que la classe politique congolaise est «envahie» par des «politiciens corbillards», c’est-à-dire «qu’ils ne sont là que pour accompagner les différents présidents de la République au cimetière et chercher d’autres après».

Face aux nombreuses injustices et privations de la liberté qui s’enracinent dans la société congolaise, Delly Sesanga appelle la population à la résistance : «Soyez déterminés. Aujourd’hui, j’ai prouvé de quoi je suis capable. Merci pour votre mobilisation. Le Congo nous appartient tous ».

Après le succès de camp Luka, Delly Sesanga promet d’aller dans d’autres coins de la RDC pour non seulement écouter la population, mais aussi et surtout prêcher la nouvelle citoyenneté basée sur la défense de la patrie et de la démocratie.

Francis M.