Dans le cadre du contrôle parlementaire, la ministre d’État en charge des Affaires foncières, Acacia Bandubola Mbongo, était en fin de semaine dernière, devant la plénière de l’Assemblée nationale, où elle allée répondre à la question d’actualité de l’honorable Gratien de Saint-Nicolas Iracan sur les opérations de démolition des maisons dans la capitale, précisément dans la commune de Kintambo.
A ce sujet, Acacia Bandubola Mbongo a fait savoir aux députés nationaux que les opérations de démolition des maisons d’habitation dans la commune de Kintambo ont été lancées par le Gouverneur de la ville de Kinshasa.
Deux sites ont été ciblés et les constructions y érigées ont été démolies. Il s’agit des maisons se trouvant le long de la rivière Mapenza et celles situées le long de la ligne ferroviaire. Pour ce qui est de la ligne ferroviaire, la demande de démolition émane particulièrement de l’Office national des transports (ONATRA), qui compte relancer le train urbain, de Kintambo à l’aérodrome de Ndolo, afin d’apporter notamment une solution à la problématique des embouteillages dans la capitale.
Pour la Patronne des Affaires foncières, plusieurs dispositions légales justifient la décision de démolition prise par le Gouvernement provincial de Kinshasa, notamment l’article 3 de l’arrêté interministériel qui dispose : «Sans préjudice des poursuites judiciaires prévues par la loi, à charge des contrevenants, toutes les constructions érigées en violation des dispositions du présent arrêté ainsi que d’autres dispositions légales et réglementaires en la matière, seront démolies aux frais de leur constructeur ou propriétaire, sans aucune indemnisation».
Pour Mme Acacia Bandubola Mbongo, les démolitions observées ne sont ni un hasard ni une décision arbitraire. Elle a expliqué qu’à la suite des inondations ayant causé d’importants dégâts matériels et pertes en vies humaines à Kinshasa, une réunion de crise a été convoquée par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le 15 avril 2025, et au cours de laquelle il a été formellement noté que l’une des causes de ces dég$ats matériels et perte en vies humaines réside dans l’obstruction des conduits naturelles d’écoulement des eaux pluviales vers le fleuve Congo.
«Honorables députés nationaux, Quel est donc le sort des constructeurs occupant ainsi que celui de leurs biens ? Les décisions sont difficiles et lourdes de conséquences. Elles affectent des familles entières ainsi que leurs patrimoines mais la priorité de l’État doit être la sécurité collective et le respect de la loi. Dans ses instructions, lors de la 41ème réunion du Conseil des ministres, la haute hiérarchie a insisté sur la nécessité d’agir avec célérité, fermeté et dans le strict respect des lois de la République, considérant que la protection de la population et la préservation de l’environnement urbain sont des priorités non négligeables. Toutefois, les instructions d’exécution rigoureuses de ces décisions doit se faire dans un esprit de responsabilité, de justice et de solidarité nationale », a-t-elle martelé.
Acacia Bandubola Mbongo a également fait savoir aux élus nationaux que, depuis son arrivée à la tête du ministère des affaires foncières, elle a pris des mesures tendant à garantir l’ordre public foncier et rationaliser l’occupation des espaces tant en milieu urbain que rural, suivant l’esprit de la loi foncière qu’elle applique en sa qualité d’expert du gouvernement en la matière. Elle a par ailleurs pris des mesures qui visent une seule finalité, celle d’améliorer la gouvernance foncière et rationaliser l’occupation spatiale afin de faire du sol congolais le levier du développement durable en République Démocratique du Congo et non et une source de malheur et de désarrois.
La Ministre d’État en charge des Affaires foncières a annoncé que les décisions dures seront prises, et elles sont le prix à payer pour éviter que les villes de la République Démocratique du Congo ne deviennent des foyers d’insécurité et d’injustice sociale.
JR MOKOLO (CP)