La cathédrale Saint-Georges du Cap, l’ancienne paroisse de l’archevêque Desmond Tutu, se prépare aux funérailles de ce dernier prévues le samedi 1er janvier. Les funérailles de l’archevêque seront limitées à 100 personnes en raison des restrictions liées au coronavirus en Afrique du Sud.
Le corps sans vie de Desmond Tutu, décédé à l’âge de 90 ans, est arrivé jeudi à la cathédrale Saint-Georges du Cap. C’est son successeur à la tête de cette cathédrale, Thabo Makgoba qui a reçu le cercueil de l’archevêque émérite porté par six prêtres en chasuble.
C’est dans ce temple de l’Église anglicane, que l’icône de la lutte anti-apartheid aura droit aux hommages de ses compatriotes.
Les obsèques de l’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu, figure de la lutte contre le régime d’apartheid, auront lieu le samedi 1er janvier au Cap, dans la cathédrale Saint-Georges, son ancienne paroisse, a annoncé sa fondation, dimanche soir.
Il l’avait demandé « le moins cher possible ». Le cercueil en pin clair de Mgr Desmond Tutu, simplement décoré d’un bouquet d’œillets blancs, est exposé à la cathédrale Saint-Georges, au Cap, pour une chapelle ardente prévue sur deux jours. Les Sud-Africains ont commencé jeudi à se recueillir devant la dépouille de celui qui a longtemps pourfendu le régime raciste de l’apartheid.
Une rock star «comme Elvis »
Juste avant son arrivée, l’actuel archevêque du Cap, Thabo Makgoba, a dit une prière. Puis la veuve de l’infatigable défenseur des droits de l’Homme, surnommé avec affection «Mama Leah» dans le pays, a marché doucement derrière lui dans l’église.
Tutu est mort paisiblement à 90 ans dimanche. Après l’hommage planétaire, rendu par les grands de ce monde, de son ami le dalaï-lama au pape François en passant par de nombreux chefs d’État, c’est au tour des simples citoyens.
«On est venus rendre hommage », confie à l’AFP Joan Coulson qui, avec sa sœur, s’est présentée tôt le matin pour être la première à entrer dans le chœur. «Je l’ai rencontré quand j’avais quinze ans, j’en ai 70 maintenant », dit-elle, affirmant que pour elle c’est une rock star «comme Elvis ».
Les cloches sonnent tous les jours dix minutes
Le public pourra se rendre à la cathédrale jusqu’à 17 heures (15 h GMT). Initialement prévue sur la seule journée de jeudi, cette chapelle ardente a été prolongée à vendredi. Car beaucoup veulent saluer l’icône avant ses obsèques prévues samedi.
Après une incinération privée, les cendres de Mgr Tutu seront inhumées dans la cathédrale, dont il a été l’archevêque une dizaine d’années jusqu’en 1996.
Depuis dimanche, des centaines de personnes y ont afflué pour signer le registre, déposer messages et bouquets de fleurs. Ses cloches sonnent tous les jours à la mi-journée, pendant dix minutes, en sa mémoire.
Les drapeaux sont en berne dans tout le pays et la Montagne de la Table, qui surplombe la ville portuaire, est illuminée de violet tous les soirs en hommage à «The Arch».
Une cérémonie sans dépenses somptueuses
De nombreuses cérémonies, principalement religieuses, ont émaillé la semaine et devaient se poursuivre à travers le pays jusqu’aux obsèques.
Ce jour-là, ni cérémonie ostentatoire ni dépenses somptueuses, le prélat avait laissé des consignes strictes. Outre le bouquet offert par la famille, pas d’autres fleurs. L’assistance devrait être limitée à une centaine de personnes, Covid oblige.
La cérémonie religieuse sera aussi une cérémonie officielle. Mais les militaires devaient limiter, selon les vœux de l’archevêque encore, leur intervention à la remise d’un drapeau sud-africain à sa veuve Leah, avec qui il s’était marié en 1955 et avait eu quatre enfants.
Le créateur de la formule du pays «Arc-en-ciel»
Le prix Nobel de la paix s’était retiré de la vie publique ces derniers mois, affaibli par son grand âge et un cancer. Après l’avènement de la démocratie en 1994 et l’élection de son ami Nelson Mandela, c’est lui qui avait trouvé la formule, pour qualifier le pays post-apartheid, d’«arc-en-ciel ».
Desmond Tutu avait présidé la Commission vérité et réconciliation (TRC) dont il espérait, grâce à la confrontation des bourreaux et des victimes, qu’elle permettrait de tourner la page de la haine raciale.
Hommage interreligieux au Cap
Plusieurs membres de la famille de Mgr Tutu, décédé paisiblement à 90 ans, ainsi que des politiques et des membres du public sont venus vêtus de violet à la cérémonie interconfessionnelle organisée par la Ville, en hommage à la couleur des robes de l’archevêque.
Lors de la cérémonie aux allures de grand spectacle avec des micros et des lumières, la chanson « Paradise Road » (La route du paradis), devenue dans les années 80 un des hymnes de la lutte anti-apartheid, a été interprétée sur scène.
Des membres du peuple Khoï San, premiers habitants de la pointe sud du continent africain, vêtus de peaux et brandissant un crâne d’animal, ont également rendu hommage à l’infatigable pourfendeur du régime raciste.
Une représentante de l’ANC, parti historique au pouvoir dont le prélat s’est toujours méfié et avec qui il entretenait de mauvaises relations, a déclaré: «Tata (surnom de Desmond Tutu), nous prendrons le relais », évoquant sa lutte pour la liberté.
Les obsèques de Desmond Tutu sont prévues samedi à la cathédrale Saint-Georges au Cap. Le public pourra se recueillir devant sa dépouille à partir de jeudi. Une centaine de personnes seulement pourront participer à la cérémonie en raison du Covid.
Après une incinération privée, ses cendres seront inhumées dans son ancienne paroisse qui depuis lundi sonne les cloches tous les jours à la mi-journée, pendant dix minutes, en sa mémoire.
Le prix Nobel de la paix s’était retiré de la vie publique ces derniers mois, affaibli par le poids des ans et un cancer. Après l’avènement de la démocratie en 1994 et l’élection de son ami Nelson Mandela, il avait inventé le terme de «Nation arc-en-ciel ».