Deux ans pour convaincre

Deux ans. C’est exactement le temps qui reste au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, avant la grande reddition des comptes de décembre 2023.

Malgré un mauvais départ dans la mise en place du nouveau bureau de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), il n’y a pas de doute sur la tenue, dans le délai constitutionnel, des élections de 2023.

Reçu récemment par le Chef de l’Etat, le tout nouveau président de la Centrale électorale a réaffirmé ce principe, rappelant aux uns et aux autres que son institution s’attèle déjà à rattraper le temps perdu pour être au rendez-vous en 2023.

Pour le Président de la République, le rappel de la Céni est à la fois une interpellation et une sonnette d’alarme pour donner plus de consistance à son mandat

En 2023, lorsque viendra le moment de se représenter devait le peuple, le Président de la République sera seul. Il sera, à ce titre, le premier comptable de son bilan. C’est cela aussi la particularité de l’architecture institutionnelle congolaise.

Elu au suffrage direct dans une présidentielle à un seul tour, le Président de la République n’est pas cependant redevable devant l’Assemblée nationale. Seul le Premier ministre se trouve être redevable devait la chambre basse du Parlement qui investit le Gouvernement après approbation de son programme.

Vu sous cet angle, c’est le Premier ministre qui est censé rendre compte de sa gestion quand arrive le moment du bilan. En RDC, c’est tout autre. C’est au Président de la République qu’on réclame des comptes, chaque fois qu’il s’agit de solliciter le suffrage populaire au cours d’une présidentielle.  C’est à cet exercice que se pliera Félix Tshisekedi en 2023.

Sur ce point précis, il n’y a point de doute possible. Car, sur sa prochaine candidature, le Chef de l’Etat n’entretient aucun mystère. Candidat en 2023, il le sera. Avec quel bilan ? C’est la grande inconnue.

Dans ce registre particulier, Félix Tshisekedi ne donne plus d’assez de temps. Sur ce compteur, il ne lui reste plus que deux ans. Deux ans pour convaincre.

Ce lundi, il sera devant les deux chambres du Parlement pour décliner la nouvelle trajectoire de ces deux prochaines années. Plus de temps à perdre. Car, en 2023, lorsque le peuple lui demandera de comptes, aucune excuse ne lui sera accordée.

Econews