Trump et Soros

Donald Trump contre George Soros : le Président américain déclare la guerre au « milliardaire des ONG »

Dans une escalade verbale inédite, l’administration Trump prend pour cible le philanthrope et milliardaire George Soros. Accusé de financer des mouvements citoyens et des ONG aux « contours obscurs » pour saper sa politique, le Président américain a publiquement mis en garde, sur son réseau social « Truth », l’homme d’affaires, promettant une réaction ferme.

La politique américaine a trouvé son nouveau grand méchant. George Soros, le milliardaire d’origine hongroise connu pour son engagement philanthropique à travers le monde via son Open Society Foundations, est dans le collimateur direct de la Maison-Blanche. Le président Donald Trump a personnellement averti M. Soros et le réseau d’organisations non gouvernementales qui lui sont affiliées qu’il « les a à l’œil » et qu’une réaction de sa part ne tarderait pas.

Les accusations portées par l’administration sont lourdes de sous-entendus. M. Soros est présenté non plus comme un simple activiste, mais comme le chef d’orchestre occulte de «différents mouvements citoyens et diverses ONG aux contours souvent obscurs », dont les actions viseraient délibérément à déstabiliser l’agenda politique de Donald Trump. Cette rhétorique, empruntée aux théories conspirationnistes qui circulent depuis des années dans les franges les plus radicales de la droite américaine et européenne, marque une escalade significative.

Regards croisés

« Le Président a été très clair. Il ne permettra pas que des intérêts privés, si riches et influents soient-ils, manipulent l’opinion publique et financent le chaos pour servir un agenda politique hostile à l’Amérique », a déclaré une source proche de l’administration Trump. « Une ligne rouge a été franchie », a-t-il indiqué.

Du côté des défenseurs de M. Soros et de la liberté d’action des ONG, la réaction est un mélange d’indignation et d’inquiétude. Ils y voient une tentative flagrante de diaboliser et d’intimider toute la société civile indépendante qui oserait critiquer le pouvoir.

« Attaquer George Soros, c’est un raccourci commode pour attaquer le principe même du financement de la défense des droits de l’homme, de la justice sociale et de la démocratie », s’insurge une porte-parole de l’Open Society Foundations. « C’est une tactique dangereuse qui vise à discréditer tout opposant en le présentant comme la marionnette d’un seul homme, plutôt que de répondre sur le fond à ses arguments ».

Les observateurs politiques s’interrogent sur la nature des mesures que Donald Trump pourrait prendre. L’administration pourrait-elle tenter d’enquêter sur les flux financiers des organisations liées à M. Soros ou de restreindre leurs activités sous couvert de lutte contre l’ingérence étrangère ?

La menace – pour l’instant vague – plonge le monde des ONG dans un certain suspense.

Cet épisode s’inscrit dans la droite ligne de la bataille culturelle que mène Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir. En personnalisant le combat autour de la figure de George Soros, souvent utilisée comme un épouvantail par les nationalistes à travers le monde, le Président adresse un message clair à sa base : il est le rempart contre les élites globalisées qu’il accuse de vouloir saper la souveraineté américaine.

La suite promise par la Maison-Blanche est donc attendue, tant par les supporters de Trump, qui réclament des actes, que par les défenseurs des libertés civiles, qui redoutent une dérive autoritaire. Un seul fait est certain : le nom de George Soros, longtemps confidentiel, est devenu le point de convergence d’une guerre politique qui dépasse largement sa personne.

Econews

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