Notifié pour une audience le 25 octobre 2021 à 10h00 par la Cour Constitutionnelle, l’ancien Premier ministre vient de se voir refuser son droit à se défendre valablement.
En effet, ayant fait appel aux services de Me Antoine VEY, avocat au barreau de Paris (France), une accréditation a été sollicitée il y a plus d’un mois et demi au barreau de la République Démocratique du Congo, devant lui permettre de plaider en faveur de son client. Contre toute attente, cette demande vient d’être refusée. Les indiscrétions du barreau de Kinshasa évoquent des menaces des forces obscures.
Pire encore, des instructions seraient clairement données à notre ambassade en France de refuser le visa à maître Antoine VEY, l’avocat de Matata Ponyo. Un scandale qui rappelle l’épisode Kamerhe. Jusqu’où veulent-ils pousser le bouchon de la dictature en République Démocratique du Congo ?
Avec de telles méthodes, il n’y a plus de doute sur leurs intentions de vouloir à tout prix couper la tête aux candidats potentiels à l’élection présidentielle du 25 octobre 2023. Grave erreur de stratégie, ils ne font que renforcer la haine des congolais contre eux.
Si on doit considérer que le refus d’accorder le visa à Me Antoine VEY est un stratagème pour empêcher au sénateur Matata Ponyo de se défendre, les Congolais seraient en droit de croire à une affaire déjà préjugée. Doit-on parler de la résurgence de la justice du loup contre l’innocent agneau Matata Ponyo ?
Les congolais n’ont pas encore oublié les conditions de la nomination des juges de la Cour Constitutionnelle. Même s’il n’y a aucune illusion à se faire, ces hauts magistrats peuvent-ils aussi facilement manquer de respect à la science ?
D’abord, l’affaire qui est inscrite au rôle est irrégulière. Tout est faussé : le fond comme la forme. Ensuite, cette affaire risque de jeter les bases d’une mauvaise administration de la Justice. Enfin, c’est un dossier qui ternit l’image de notre pays à l’international. Même le secrétaire général de l’ONU l’a évoqué au Conseil de sécurité. Tout serait donc programmé pour que notre pays soit condamné devant les juridictions internationales. Et qui payera les frais ?
Le pays meurt tous les jours par la méchanceté de ses propres fils: des élèves dans la rue assiègent le siège de l’Assemblée nationale. Les enseignants sont en grève. Le peuple pleure dans le dossier RAM. Les politiques, la Société civile, les églisesCatholique et Protestante ainsi que l’ensemble de la population sont remontées contre leur Denis Kadima, le chouchou du fleuve Congo Hôtel… Et comme si cela ne suffisait pas, on nous ramène encore le dossier Matata Ponyo, un dossier illégal et illégitime. Finalement, où veulent-ils conduire notre pays?
«C’est difficile à brûler des meubles qui ont une histoire», prédisait Pierre Magnan.
Papy Tamba (CP)Analyste politique