Lors du Forum sino-africain de Jinhua, le Vice-Premier Ministre en charge de l’Economie, Daniel Mukoko Samba, a annoncé une refonte stratégique du modèle économique de la République Démocratique du Congo. Rejetant le statut de simple exportateur de matières brutes, Kinshasa s’engage résolument dans une transformation industrielle et sociétale, en phase avec l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Une vision qui place la coopération avec la Chine au cœur d’un véritable projet de modernisation.
La République Démocratique du Congo a clairement affiché ses ambitions de rupture avec un modèle économique jugé dépassé. Intervenant le vendredi 7 novembre 2025 au Forum sur la coopération économique, commerciale et culturelle sino-africaine 2025 à Jinhua (Zhejiang), le Vice-Premier Ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a marqué un tournant décisif dans la vision de Kinshasa.
L’objectif est clair : la RDC ne se contentera plus d’être une simple exportatrice de matières brutes. Le VPM Mukoko Samba a insisté sur l’aspiration profonde du pays à monter dans la chaîne de valeur.
« La République Démocratique du Congo aspire à devenir productrice de biens à plus forte valeur ajoutée, à créer plus d’emplois décents et durables, afin que la prospérité tirée de ses immenses ressources naturelles et humaines profite à l’ensemble du peuple congolais », a déclaré le Vice-Premier Ministre.
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte africain plus large. Pour Daniel Mukoko Samba, ce forum est particulièrement significatif, car il coïncide avec la volonté de l’Afrique d’accélérer sa transformation économique, conformément aux principes de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Face à ses partenaires chinois, le VPM a souligné que l’enjeu de la coopération avec Pékin va bien au-delà des seuls échanges commerciaux : « La coopération avec la Chine dépasse le simple cadre du transfert de technologies ou des échanges commerciaux plus équitables. Il s’agit, en réalité, d’un véritable processus de modernisation de nos sociétés ».
Cette approche met en lumière la volonté de Kinshasa d’utiliser les partenariats stratégiques pour opérer une mutation structurelle, passant d’un rôle de fournisseur de minerais à celui d’acteur industriel clé sur le continent. Le chemin vers cette transformation est désormais tracé, la RDC cherchant à consolider sa prospérité en maximisant le bénéfice de ses ressources pour sa population.

Un alignement stratégique sur l’Agenda 2063
L’ambition de la RDC de transformer structurellement son économie résonne parfaitement avec le Cadre stratégique de l’Union africaine, l’Agenda 2063. Ce plan directeur panafricain vise à faire de l’Afrique « la puissance mondiale de l’avenir ».
Pour la RDC, cela signifie concrètement s’aligner sur des objectifs clés de l’Agenda, notamment :
La Stratégie continentale sur les produits de base : l’un des projets phares de l’Agenda 2063 est de transformer l’Afrique, qui n’est qu’un simple fournisseur de matières premières, en un continent qui ajoute de la valeur à ses produits et s’intègre aux chaînes de valeur mondiales. C’est le cœur de la démarche exprimée par le VPM Mukoko Samba.
L’industrialisation et la création d’emplois : l’Agenda 2063 met l’accent sur le développement d’économies structurellement transformées et la promotion d’une croissance économique durable, inclusive et créatrice d’emplois décents. La RDC cherche ainsi à traduire ses ressources naturelles en capital humain et en prospérité collective.
Les partenariats stratégiques : la coopération sino-africaine, décrite par Daniel Mukoko Samba comme un « véritable processus de modernisation », est vue comme un levier pour atteindre ces objectifs. Elle doit faciliter non seulement les transferts de technologies, mais aussi la mise en place d’infrastructures résilientes (comme le réseau de trains à grande vitesse prévu par l’UA) indispensables à la transformation industrielle.
En somme, en cherchant à sortir du piège de l’exportation de matières brutes, Kinshasa ne fait pas qu’appliquer une politique nationale ; elle s’inscrit résolument dans la vision collective d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique d’ici 2063.
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