Éducation : gouvernement et enseignants ne s’accordent pas sur la rentrée scolaire 2021-2022

La rentrée  scolaire 2021-2022 est  confirmée pour ce lundi 4 octobre 2021. L’annonce a été officiellement faite le vendredi 1er octobre 2021 par le gouvernement lors de sa 22ème réunion présidée par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Faisant de l’éducation sa priorité, le chef de l’Etat a instruit le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) de renforcer la collaboration avec son administration pour améliorer le partage d’informations et la gestion des bases de données. Il a chargé le Premier ministre de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la rentrée sur l’ensemble du pays  avec des mesures exceptionnelles pour les  provinces  sous état de siège, et spécialement sur la scolarité des enfants hébergés dans les  orphelinats en âge de scolarité pour qu’ils bénéficient  de l’égalité des chances ; créer une task force  interministérielle, notamment  entre les ministères du Budget, des Finances et de l’EPST, en collaboration avec son cabinet pour effectuer le suivi et une évaluation efficace du programme de la gratuité.

Malgré toutes ces dispositions, les enseignants du secteur public ont, au cours d’une assemblée générale samedi 2 octobre 2021, décidé de boycotter la rentrée scolaire ce lundi 4 octobre 2021. Leurs syndicats, principalement le Syeco (Syndicat des enseignants du Congo) et le Synecat (Syndicat national des enseignants des écoles catholiques) estiment que les préoccupations de leurs membres  n’ont pas été prises en compte.

Arrivé vendredi 1er octobre 2021 à Mbujimayi, chef-lieu de la province  du Kasaï oriental, le ministre  de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, Tony Mwaba, va procéder, ce  lundi 4 octobre 2021,  à l’ouverture  officielle de la rentrée scolaire 2021-2022. Il profite également de son séjour pour lancer la campagne dénommée «Pas d’écoles sans banc».                    Selon lui, cette opération consiste à équiper en bancs-pupitres les établissements scolaires. Car, il est inadmissible de voir les élèves suivre les cours à même le sol. Cela se répercute  sur la baisse du niveau d’enseignement que l’on ne cesse de déplorer.

Une rentrée hypothétique

Les élèves congolais  reprendront-ils  le chemin de  l’école ? C’est la question que ne cesse de se poser la population par rapport  à la  décision de boycott prise samedi 2 octobre 2021 par les  enseignants. Ces derniers, soutenus par leurs  syndicats, refusent de toucher à la craie tant qu’ils n’auront pas gain de cause à leurs  revendications. Ce mot d’ordre a été bien reçu en provinces. C’est le cas dans la province du Haut-Uélé par exemple où, intervenant sur la chaîne de radio TOP CONGO Fm, le président du syndicat des enseignants programme la rentrée scolaire 2021-2022  pour le 18 octobre prochain en attendant  l’aboutissement  des concertations au niveau du gouvernement.

De Mbujimayi où il séjourne, le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique a réagi en précisant que, concernant les préoccupations des enseignants, le gouvernement est en concertation avec le banc syndical des enseignants. La preuve en est que, outre la poursuite des travaux dans le cadre d’une commission interministérielle avec le banc syndical, il vient d’être accordé aux enseignants un acompte sur certaines de leurs revendications.

« Avec tous les syndicats des enseignants, y compris le Syeco et le syndicat, nous nous sommes accordés à cet effet », a rassuré le ministre Tony Mwaba. «La grève que les enseignants comptent observer pour obtenir quelque chose de la part du gouvernement ne s’explique pas», a-t-il relevé.

Le gouvernement  et le banc syndical des enseignants doivent donc  mettre  de l’eau  dans le vin en privilégiant l’intérêt des enfants qui constituent l’avenir du pays. Pour ce faire, la commission interministérielle doit accélérer les  pourparlers pour que les enseignants trouvent satisfaction à leurs  revendications.

Véron Kongo