Si les prix mondiaux des produits alimentaires ont légèrement baissé au mois de décembre, en recul de 0,9% avec la baisse des huiles végétale et du sucre notamment, ils se sont envolés sur 2021 atteignant des plus hauts depuis dix ans, en hausse de 28,1% selon l’indice de la FAO. Plus 65,8% pour les huiles végétales, plus 29,6% pour le sucre, plus 27,2% pour les céréales … et les conditions de marchés devraient demeurer difficiles en 2022, affirme la FAO.
«Normalement, des prix élevés devraient entraîner une hausse de la production, mais le coût des intrants, la pandémie mondiale actuelle et des conditions climatiques toujours plus incertaines ne laissent que peu de place à l’optimisme quant à un retour à des conditions de marché plus stables, y compris en 2022», a déclaré M. Abdolreza Abbassian, économiste principal à la FAO.
L’Indice FAO des prix des céréales a baissé de 0,6 % par rapport à novembre, car la chute des cours du blé à l’exportation, dans un contexte d’accroissement des disponibilités après les récoltes effectuées dans l’hémisphère Sud, a plus que compensé le raffermissement des prix du maïs, lequel s’explique par une forte demande et des craintes quant au temps sec qui persiste au Brésil.
Toutefois, sur l’année entière, l’Indice FAO des prix des céréales a atteint son plus haut niveau annuel depuis 2012 et progresse de 27,2 % par rapport à 2020 : le maïs enregistre une hausse de 44,1 % et le blé de 31,3 %, mais le riz cède 4,0 %.
L’Indice FAO des prix des huiles végétales a reculé de 3,3 % en décembre. En effet, les cours de l’huile de palme et de l’huile de tournesol se sont affaissés, car la demande mondiale à l’importation a été faible, ce qui est peut-être lié au fait que l’on se soit inquiété des conséquences de la hausse du nombre de cas de Covid-19.
Sur l’ensemble de l’année 2021, l’Indice FAO des prix des huiles végétales a atteint son plus haut niveau jamais enregistré et a augmenté de 65,8 % par rapport à 2020.
L’Indice FAO des prix du sucre a perdu 3,1 % depuis novembre et tombe ainsi à son niveau le plus bas depuis cinq mois, en raison des craintes quant aux éventuelles répercussions du variant Omicron sur la demande mondiale, de l’affaiblissement du real brésilien et de la baisse des prix de l’éthanol.
Sur l’ensemble de l’année 2021, l’Indice FAO des prix du sucre a grimpé de 29,8 % par rapport à l’année précédente et a atteint son plus haut niveau depuis 2016.
L’Indice FAO des prix de la viande est resté globalement stable en décembre, mais sur l’ensemble de l’année 2021, il a progressé de 12,7 % par rapport à 2020.
L’Indice FAO des prix des produits laitiers est le seul sous-indice à avoir progressé en décembre: il gagne 1 % par rapport au mois précédent, car les cours internationaux du beurre et du lait en poudre ont augmenté à la suite de la baisse de la production laitière dans l’Europe de l’Ouest et en Océanie. Les prix du fromage ont légèrement reculé, ce qui indique que les producteurs laitiers d’Europe de l’Ouest ont privilégié ce produit.
En 2021, la valeur moyenne de l’Indice FAO des prix des produits laitiers a augmenté de 16,9 % par rapport à 2020.
L’indice FAO des prix des produits alimentaires est une mesure de la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base. Il s’agit de la moyenne des indices des cinq groupes de produits de base, pondérée selon la part respective moyenne des exportations de chacun des groupes pour la période 2014-2016. Un article publié dans le numéro de juin 2020 des Perspectives de l’alimentation présente les modifications apportées à l’indice, à savoir la révision de la période de référence et l’élargissement du panier de produits, qui seront appliquées à partir de juillet 2020.
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