L’année académique 2021-2022 est mal partie en République Démocratique du Congo. En effet, bien que le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire ait officiellement donné le coup d’envoi de la rentrée académique 2021-2022, les auditoires des universités et instituts supérieurs risquent d’être vides pendant un bon bout de temps tant que l’Etat-employeur n’aura toujours pas répondu favorablement aux attentes des professeurs, assistants et chefs de travaux reprises dans un cahier des charges lui déposé depuis belle lurette. En outre, cette situation de grève ne fait qu’empirer dans le secteur d’enseignement supérieur et universitaire, d’autant plus que le personnel administratif vient, à son tour, de décider d’emboîter le pas aux scientifiques. Cette grève qui se généralise, et pouvant éventuellement compromettre l’avenir de la jeunesse si on y prend garde. Ainsi, l’Etat–employeur doit se ressaisir le plus rapidement possible afin d’éviter le pire.
Ce lundi 10 janvier 2022 débute, sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo, la grève décidée par le personnel administratif des universités et instituts supérieurs. Cette annonce a été faite par l’intersyndicale de ce personnel au terme d’une assemblée générale. Le personnel administratif de l’ESU motive sa décision suite à la mauvaise foi qui caractérise la partie gouvernementale par rapport au préavis de grève qui lui avait été adressé le 29 décembre 2021.
Selon Muhindo Nzangi, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, est au courant du cas des grèves dans son secteur, ajoutant que le chef du gouvernement allait recevoir les professeurs le plutôt possible. Mais, avec cet arrêt de travail, le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire est totalement paralysé.
Parer au plus pressé
La situation qui prévaut actuellement dans l’enseignement supérieur et universitaire est due, non seulement à la mauvaise planification des actions que mène le gouvernement, mais aussi à la relégation du secteur social au second plan. Et pourtant, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo attache beaucoup d’importance à la formation de la jeunesse appelée à prendre la relève de la génération actuelle.
L’impression qui se dégage est que sa vision ne bénéficie pas de l’apport de ses collaborateurs à tous les niveaux pratiquement.
Dans le domaine de l’éducation par exemple, la menace de grève pèse toujours à l’EPST (Enseignement primaire, secondaire, technique) comme à l’ESU (Enseignement supérieur et universitaire).
Au début de l’année scolaire 2020-2021, c’est le secteur de l’EPST qui avait été secoué avec la mise en application du système de la gratuité de l’enseignement par le chef de l’Etat conformément à la constitution.
Aujourd’hui, c’est le personnel administratif de l’ESU qui exige une réponse favorable à ses doléances reprises dans son cahier des charges déposé au gouvernement.
Eu égard à tout ce qui précède, le gouvernement doit donc parer au plus pressé dans la résolution des problèmes posés par le corps enseignant et scientifique. Ceci lui permettra de désamorcer les différentes tentatives des mouvements de grève.
Véron Kongo