Malgré l’annonce, le 14 février 2022, de la levée de la grève déclenchée, le 5 janvier 2022, par les professeurs des universités et instituts supérieurs du secteur public, le statu quo demeure. En effet, doutant du respect des engagements du gouvernement dans l’application des accords, les professeurs, chefs de travaux et assistants veulent d’abord le voir passer à l’acte avant de reprendre les cours conclus entre les deux parties. Pour ce faire, ils continuent à camper dans leur position en attendant les jours meilleurs. De son côté, le gouvernement ne semble pas s’en émouvoir. Autrement, le dernier Conseil des ministres en aurait fait mention. Entretemps, les étudiants commencent à monter au créneau. Les échauffourées de lundi dernier à l’Université Pédagogique Nationale (IUPN) en sont un exemple éloquent. Nous osons croire que la voix de la REC (Représentation des étudiants du Congo) qui projette une marche pacifique sera entendue pour qu’une solution soit trouvée le plus rapidement possible.
Conformément à l’article 26 de la Constitution, la Représentation des étudiants du Congo (REC) organise, demain jeudi 3 mars 2022 sauf imprévu, une marche pacifique sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. L’objectif poursuivi est d’exiger la reprise immédiate des activités académiques. Et ce, dans le seul souci de sauver l’année académique et défendre le droit des étudiants conformément aux articles 42 et 43 de la Constitution.
A cet effet, la REC a, en date du 28 février 2022, saisi le gouverneur de la ville de Kinshasa à travers sa lettre portant le n°Réf/18/REC./PRN/SK/2022 et dont copies ont été réservées au vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières et ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU).
Cette marche partira de la Place des évolués pour déboucher au Palais de la Nation, siège du cabinet du Président de la République. La Police devra alors user de son professionnalisme pour mieux encadrer les étudiants qui n’exigent rien d’autre que la reprise des activités académiques. Cela sous-entend l’amélioration des conditions sociales des personnes qui leur transmettent les enseignements.
En traçant cet itinéraire, la REC tient certainement à mieux sensibiliser le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qu’elle considère comme étant le dernier rempart. Car, bon nombre de grévistes se disent sceptiques quant à la résolution, par le gouvernement, de leurs revendications sociales contenues dans leur cahier des charges.
Si le gouvernement ne se reproche de rien dans sa léthargie que déplorent les professeurs, chefs de travaux et assistants, il doit donc en sortir pour éclairer l’opinion sur la situation qui prévaut au sein du secteur public de l’enseignement supérieur et universitaire. De cette manière, il apaiserait les esprits des professeurs dont certains souhaiteraient une retraite honorable au lieu d’être tournés en bourrique.
Véron Kongo