En arrêt de travail depuis l’ouverture de l’année académique 2021-2022, les professeurs d’universités et établissements supérieurs publics campent sur leur position. Face aux conditions sociales déplorables dans lesquelles ils vivent, ils se sont vus obligés de s’adresser à l’Etat-employeur qu’est le gouvernement. Leurs revendications contenues dans un cahier des charges étant restées lettres mortes à ce niveau, ils se disent surpris par le comportement qu’affiche le Premier ministre à leur endroit en refusant d’engager des pourparlers avec le bureau de leurs différentes associations. Le vase ayant débordé, les professeurs d’universités et établissements supérieurs publics décident de prolonger de vingt-un jours l’arrêt de travail qu’ils observent depuis le 5 janvier dernier. En cet espace de temps, Ils espèrent voir l’Etat-employeur leur ouvrir les portes pour des pourparlers auxquels ils s’attendent.
Vingt-trois jours viennent de s’écouler depuis que restent fermés les auditoires des universités et établissements supérieurs publics. Se disant victimes de leur loyauté et patience, les professeurs du secteur public de l’enseignement supérieur et universitaire en ont ras-le-bol.
A l’issue de l’évaluation de l’état des pourparlers entre le bureau des associations d’universités et la partie gouvernementale, ils ont, dans leur déclaration faite mercredi 26 janvier 2022, exprimé leur déception face au refus manifeste du Premier ministre de recevoir leur délégation qui a fait le déplacement de la Primature.
Vingt-et-un jours après le début du mouvement de grève, le RAPUCO (Rassemblement des professeurs des universités du Congo) constate avec amertume le manque criant d’unité de vision et d’action de la part du gouvernement de la République. Ce dernier, constate-t-il, n’a pas de considération envers les professeurs d’universités.
Le mardi 25 janvier 2022, rapporte le RAPUCO dans son communiqué signé par une dizaine d’associations des enseignants d’universités et instituts supérieurs, sa délégation est restée toute la journée dans la rue attendant d’être reçue par le Premier ministre qui, finalement, a délégué son directeur de cabinet pour s’excuser.
Indigné par l’attitude du gouvernement, ce corps enseignant exige la résolution sans délai de la totalité de son cahier des charges qui avait été déposé auprès de l’Exécutif national. Entre-temps, les enseignants de l’ESU du secteur public ont décidé une nouvelle prolongation de vingt-et-un jours dans tout le pays.
Toutefois, le RAPUCO reste ouvert aux négociations, tout en fustigeant l’attitude des membres des comités de gestion de certains établissements d’enseignement supérieur public qui font pression sur les professeurs pour qu’ils reprennent le travail.
A l’Etat-employeur qu’est le gouvernement de se pencher sur le problème des professeurs d’enseignement supérieur du secteur public pour que ces derniers ne connaissent pas la situation des professionnels de santé non médecins qui viennent d’observer cinq mois d’arrêt de travail.
Véron Kongo