Encore des états généraux, peut-on constater. Des assises de ce genre dans tel ou tel autre secteur de la vie nationale sont organisées ces derniers temps. Alors que des diagnostics ont déjà été posés et sont connus. Des analystes trouvent en ces forums un gaspillage de temps et de ressources financières et d’énergie. Après les états généraux de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), voici ceux de l’agriculture, décrétée, pour la consommation extérieure, priorité des priorités en RDC, depuis le régime de Mobutu.
Le Forum national sur les états généraux de l’agri-culture en République démocratique du Congo (RDC), débuté lundi 27 septembre dernier au Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa, se clôture ce mercredi 29 septembre dans le même cadre.
Ouvert officiellement par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, ce forum est organisé par le ministère de l’Agriculture, sous le haut patronage du Président de la République empêché. Thème principal retenu : «L’agriculture, clé de la croissance économique durable et de la réduction de la pauvreté en République Démocratique du Congo».
Ces assises, renseigne la Cellule de communication de la Primature, ‘‘visent à rendre vivante l’option levée par le Gouvernement d’initier la revanche du sol sur le sous-sol. Cela par la relance du secteur agricole pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de ses populations’’. Il est question de faire un état des lieux du secteur agricole et de penser aux actions à mener pour relever les défis identifiés par le Gouvernement dans ce secteur.
Vers la création d’une banque nationale de développement
Selon la même source, il s’agit aussi notamment de sécuriser et moderniser les systèmes de production agricole pour améliorer durablement la productivité des filières. Ce, par un meilleur accès aux facteurs de production, aux marchés et par l’amélioration de l’environnement juridique et judiciaire en vue d’une bonne gouvernance du secteur agricole. Sans oublier de vaincre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle afin de réduire significativement le niveau de pauvreté des populations rurales; et de mobilier les investissements conséquents pour permettre à tous les acteurs du secteur agricole de jouer pleinement leurs rôles dans la modernisation du pays.
En ouvrant les travaux, circonstance, le Premier ministre a annoncé la création imminente d’une grande banque nationale de développement et appelé les cadres du pays à se préparer pour se construire, dans les tout prochains jours, un toit et un champ au village. Il a mis l’accent sur la revanche du sol sur le sous-sol, concept fondé sur le primat de l’agriculture sur tous les autres secteurs de l’économie, spécialement sur le secteur minier.
Primat qui repose sur la conviction qu’aucun développement durable d’une nation n’est possible s’il ne repose sur ce secteur primaire de l’économie, qu’est l’agriculture, cinquième pilier du programme d’action du Gouvernement de l’Union sacrée de la nation. Programme coulé dans la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, rappelle la Cellule de communication de la Primature.
La revanche du sol sur le sous-sol
«La tenue de ce forum national sur les états généraux de l’agriculture est un moment important dans l’agenda du Gouvernement. Comme vous le savez, la diversification de notre économie et la création de conditions d’une croissance exclusive constituent le cinquième pilier du programme d’action du Gouvernement … Cette diversification repose d’abord et essentiellement sur l’agriculture, qu’elle soit vivrière, industrielle … Ensuite, sur la pêche et l’élevage. Aucune croissance économique, aucun progrès social, bref aucun développement durable d’une Nation n’est possible s’il ne repose sur ce secteur primaire de l’économie …».
Au Gouvernement, a-t-il poursuivi, de le traduire en actions concrètes, à savoir la revanche du sol sur le sous-sol. Il s’agit, en réalité, du primat de l’agriculture sur tous les autres secteurs de l’économie. «Mon Gouvernement a clairement pris l’option de ne plus reposer tous les espoirs du développement national uniquement sur le secteur des mines. Désormais, aux côtés, notamment du Tourisme, de la Transition écologique, l’Agriculture redeviendra réellement dans ce pays la priorité des priorités », a martelé le Premier ministre Sama Lukonde. Avant d’ajouter que «le développement de ce pays ne peut partir que de la base. Voilà pourquoi, le Gouvernement invite tous les participants à ce forum à réfléchir sur toutes les conditions susceptibles de rendre opérationnel ce programme dans le cadre de la relance générale du secteur de l’agriculture».
Olivier DIOSO