Il s’agit de partager les intelligences sur le devenir de notre pays au-delà de l’ambiance délétère qui n’est ressenti que par les uns, tandis que les autres sont dans le déni absolu porté par l’institutionnalisation de la banalisation de la distraction.
Cette dynamique implosive est réversible pour autant que les hommes, les citoyens prennent conscience du péril ou des périls auxquels notre désir ardent de vivre ensemble est fortement menacé.
Le débat politique actuel porte sur le dialogue entre Congolais autour du thème de la cohésion nationale. Ce concept devra être clairement défini pour que chaque Congolais intériorise sa valeur sans appréhension partisane. Ce débat semble rendre inaudible l’autre concept portant sur la révision de la Constitution au motif que certaines de ses dispositions n’assurent pas l’effectivité du séquençage de mise en place des institutions à l’issue d’un cycle électoral. Faudrait-il renvoyer les citoyens à la lecture limpide de son préambule ? Si l’on y prend garde, les mauvaises conceptions engendreront l’éclatement de la RD Congo non pas par son occupation directe par les forces étrangères, mais parce que son implosion sera provoquée par l’irresponsabilité de ses citoyens qui faciliterait une intervention extérieure au motif fallacieux du droit international pour la protection des vulnérables.
Ce sera la fin du Congo unitaire et décentralisé qui a constitué le point de convergence de l’accord global et inclusif de Sun City.
Avec une absence des institutions fortes dirigées par des Hommes de valeur et grande vertu sachant mettre le pays au-dessus des intérêts personnels ou tribaux bassement primaires, il y a lieu de croire que les » notables » qui s’auto-proclameront, portés par des élans de se retrouver roitelets, originaires du Kivu, de l’Ituri et du Katanga se livreront à exiger le fédéralisme immédiat. Nous ne pouvons ignorer qu’aujourd’hui, l’écosystème politique et administratif est alimenté par de ressentiments fortement linguistiques ruinent les fondations de résistances internes et externes forgées par Mobutu pour assurer l’unité de la RD Congo. Les socles des sentiments de l’identité congolaise cèdent au jour le jour. Les référentiels d’identité tels que la carte d’identité, le permis de conduire, le numéro fiscal personnel, le système d’immatriculation des véhicules et bien d’autres font l’objet des détournements abjects.
QUI EST CONGOLAIS ?
Les « notables », les seigneurs de guerre, les pilleurs de nos ressources minérales collectives, les détourneurs ont compris que dans cet écosystème de désordre structurel et mental, il y aura difficilement la paix dans le Grand Est et dans d’autres territoires aussi longtemps que le pouvoir central de Kinshasa sera incapable d’engager des réformes structurelles comme mettre en place une armée, développer des infrastructures et assurer les prestations sociales de base de qualité (eau, électricité, école, santé). Certains diront que le PDL145T est un début de solution. Je veux bien, mais un audit approfondi est impératif. Dans la prospective des » notables, la confédération des Etats fragiles du Congo, il faudra s’attendre à des résurgences des conflits tribaux internes telles que vécu en début des années 60, les » présidents autoproclamés » du Lualaba, du Haut Katanga, du Tanganyika, du Sud-Kivu, du Nord Kivu, de l’Ituri, de Maniema se verront immédiatement courtisés par les Chinois, les Indiens et les Occidentaux qui ont besoin de sécuriser leurs importations de matières premières pour s’imposer dans le nouvel ordre mondial qui est en train de voir le jour à travers notamment le BRICS. Vous connaissez le complexe du Congolais devant l’étranger. Je l’ai écrit ce matin. Le népotisme et le clanisme serviront aux étrangers de leviers pour torpiller toute initiative louable qui viendrait des » présidents autoproclamés « .
Il n’y aura pas que ces étrangers qui viendront de loin, de très loin. Dans notre sous-région, les Angolais sont « rassurés » par les premiers envois de cuivre par le CFB (chemin de fer de Benguela). J’ai demandé les éléments relatifs aux bénéfices que tire la RD Congo grâce à la réhabilitation de cette voie ferroviaire susceptible d’annihiler les effets positifs du Port en eau profonde de Banana en cours de construction. Pour les Angolais, la fédération des Etats du Congo, le Kongo Central (à cause du Cabinda, de Inga, et du pétrole) et la capitale surpeuplée de Kinshasa (40 minutes d’avion) présentent deux centres d’intérêts majeurs sont bien entendu sur lesquels leur armée peut fondre en cas de problème. Ils s’assureront que le Katanga exportera ses productions minérales par Lobito qui est la source d’approvisionnement de leur parrain USA et du bloc Occidental. Ils verront d’un bon œil le réveil des velléités séparatistes absurdes dans le Grand Kasaï en 1960.
L’Ouganda, le Rwanda, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et même le Burundi, avec notre adhésion précipitée à l’EAC, Zlecaf, la Confédération des Etats du Congo est probablement le dividende pour le prix payé pendant des années de poursuite des FDLR et ADF imaginaires et pour une paix durable axée sur les intérêts mutuels avec tous les voisins. L’Ouganda s’empressera de signer des accords commerciaux et de défense avec ses voisins (Ituri et Haut Uele). Ces accords seront appuyés par les pétroliers français et chinois qui lorgnent les réserves du Lac Albert dans de l’Ituri, ainsi que les miniers qui sont intéressés par Mongwalu. Le Rwanda sera rassuré que les Etats du Nord Kivu et du Sud Kivu pourront s’engager à assurer la sécurité de la frontière tout en resserrant les liens financiers et commerciaux par l’achat des réserves d’or et de tantale et l’exploitation du gaz méthane en unitisation.
La Tanzanie et le Burundi qui ont déjà érigé des ports secs pour approvisionner la région du Lac Tanganyika qui touche un marché de 20 millions d’âme trouveront leur compte. Quant à la Zambie, elle a déjà l’exemple d’un leader politique congolais dont les intérêts économiques sont à cheval entre deux pays. Tous les autres leaders katangais ont déjà des liens étroits avec les pays voisins et peuvent garantir le développement d’un pôle économique prospère qui va irradier l’Afrique Australe.
Vingt ans après Sun City, il faut admettre que les institutions centrales vidées de leurs substances dictées par les constituants et animées par ceux qui s’installent et installent dans Kinshasa, ma ville, ma vie, la capitale congolaise sont devenues les centres de la corruption. L’institutionnalisation de la banalisation de la distraction devient le catalyseur du sous-développement de la RD Congo. De surcroît quand elles sont abandonnées entre les mains de satrapes !
J’ai signalé que ce texte est un open source. Prière de partager vos intelligences. Evitez de descendre.
Nkoy Mobali (CP)