Financièrement asphyxié, le CSAC frappe à la porte de l’IGF pour sauver l’institution

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), garagiste de la régulation des médias en République Démocratique du Congo, traverse une crise financière aiguë qui menace son bon fonctionnement. En proie à des retards de salaires et à une insuffisance de fonds pour ses frais de fonctionnement, le CSAC, sous la direction de son président Christian Bosembe, se trouve désormais en mode survie. Pourtant, loin de se laisser abattre, Bosembe continue de lutter pour que cette institution essentielle à la consolidation de la démocratie en RDC puisse continuer à remplir son rôle.

DES DIFFICULTES FINANCIERES QUI PARALYSENT LE CSAC

Le CSAC, qui devrait être une instance d’appui à la démocratie, peine aujourd’hui à assurer son fonctionnement de base. Depuis plusieurs mois, l’institution est confrontée à un manque de moyens financiers, avec des salaires non payés et des frais de fonctionnement qui arrivent au compte-gouttes. Cette situation critique a placé le CSAC dans une position difficile, où son autonomie et son efficacité sont gravement compromises.

Face à cette crise, Christian Bosembe, le président du CSAC, a décidé de ne pas se laisser faire. Conscient de l’importance de cette institution dans la régulation des médias et dans la promotion de la liberté d’expression en RDC, il a pris l’initiative de se tourner vers l’Inspection générale des finances (IGF), dirigée par Jules Alingete, pour solliciter un soutien crucial. Dans ce contexte de turbulences financières, l’objectif est de convaincre les autorités compétentes de réinjecter des fonds dans l’institution pour éviter sa paralysie totale.

UN APPEL STRATEGIQUE A L’IGF DE JULES ALINGETE

Le choix de s’adresser à l’IGF n’est pas anodin. Selon des sources internes au CSAC, Christian Bosembe aurait délibérément choisi de solliciter l’intervention de l’Inspection générale des finances, compte tenu de l’influence de cette institution sur la gestion des finances publiques.

«Il a été important pour nous de rencontrer l’IGF, et je crois que c’est de réputation que, lorsque l’IGF s’implique dans un dossier, nous avons toujours des résultats », a confié le président du CSAC après sa rencontre avec Jules Alingete le lundi 18 novembre.

Bosembe semble convaincu que l’implication de l’IGF, qui joue un rôle clé dans la surveillance des finances publiques et la gestion des ressources de l’État, pourrait être un levier efficace pour sortir de cette impasse financière. Un soutien de l’IGF pourrait en effet faciliter l’accès à des fonds urgents nécessaires pour maintenir les activités du CSAC et éviter que cette institution ne soit mise en péril.

Lors de l’audience, le patron de l’IGF, Jules Alingete, s’est montré particulièrement réceptif aux préoccupations du président du CSAC. Selon des informations communiquées par des sources proches de l’IGF, Alingete aurait assuré Bosembe qu’il s’engagerait personnellement à soutenir l’institution dans sa démarche. Le responsable de l’IGF a promis de ne pas laisser entraver le bon fonctionnement du CSAC, soulignant l’importance de cette institution dans le maintien d’une régulation saine des médias, essentiel pour la démocratie et la liberté de la presse en RDC.

Le CSAC, en tant qu’institution régulatrice des médias, joue un rôle clé dans la surveillance du paysage médiatique congolais. Sans une régulation adéquate, les risques de dérives dans l’information, de désinformation et d’abus des médias peuvent croître, menaçant ainsi les fondements de la démocratie. L’absence de moyens financiers et de ressources humaines suffisantes pourrait donc avoir des conséquences dramatiques sur le bon fonctionnement de cette institution.

Le soutien de l’IGF pourrait permettre au CSAC de surmonter cette crise financière et de continuer à remplir sa mission essentielle. Cependant, la situation du CSAC met également en lumière les défis financiers auxquels de nombreuses institutions publiques font face en République Démocratique du Congo. Dans un contexte où les finances de l’État sont souvent fragiles, il devient crucial de garantir le financement de ces structures, essentielles à la bonne marche de la démocratie.

Le président du CSAC, Christian Bosembe, poursuit son combat pour la survie de l’institution, mais l’avenir reste incertain. Si le soutien de l’IGF semble offrir une lueur d’espoir, il faudra voir dans quelle mesure cet engagement se traduira concrètement en soutien financier et en rétablissement de la stabilité nécessaire pour assurer la continuité des missions du CSAC.

Hugo Tamusa

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