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Forêts et climat : la RDC mise sur une gestion durable pour une croissance inclusive

À l’approche de la COP30, la République Démocratique du Congo (RDC) entend consolider son statut de «pays-solution » dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Lors du traditionnel briefing de presse à Kinshasa, la ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Nouvelle économie du Climat, Marie Nyange Ndambo, a présenté la vision du Gouvernement pour une gestion durable des forêts au service d’une croissance inclusive et respectueuse de l’environnement.

Depuis son entrée en fonction le 7 août dernier, elle dit avoir initié une révision stratégique des programmes environnementaux du pays : «J’ai voulu renforcer les réformes existantes, tout en veillant à ce que la République tire le maximum de revenus du marché carbone, sans jamais négliger les communautés locales ».

LES «AIRES PROTEGEES COMMUNAUTAIRES » : UNE INNOVATION MONDIALE

Parmi les initiatives majeures annoncées figure la création d’aires protégées communautaires, un modèle inédit combinant préservation de la biodiversité et développement économique local.

«C’est une première mondiale», a souligné la ministre, rappelant que «ces aires permettront non seulement de préserver les forêts et la faune, mais aussi de générer des revenus durables pour les populations autochtones, véritables gardiennes de ces espaces.»

Le projet s’étendra sur plus de 500.000 km², traversant six provinces, de la Tshuapa à Kinshasa, avec plus de 200.000 km² de forêts primaires encore intactes — un atout écologique et économique exceptionnel pour le pays.

Afin de donner à l’État un leadership environnemental concret, la ministre a lancé le plan territorial de restauration écologique à travers une stratégie nationale d’aménagement et de restauration des écosystèmes forestiers.

«Chaque forêt a ses propres défis. Nous devons agir selon la réalité du terrain, avec nos ingénieurs, nos chercheurs et nos communautés locales», a indiqué Mme Nyange Ndambo, annonçant la mobilisation de plus de 900 ingénieurs forestiers congolais à travers le territoire.

VERS UNE ECONOMIE DU CLIMAT

Par ailleurs, la RDC veut désormais s’imposer comme un acteur clé de la nouvelle économie du climat, où le capital naturel devient une source de richesse nationale. Grâce au marché carbone, aux projets de reforestation et à la gestion durable des ressources, le gouvernement ambitionne de créer des emplois verts, réduire la pauvreté rurale et attirer des investissements responsables : «Il n’y a pas de progrès social sans activité économique (…) Mais cette économie doit être compatible avec la protection de la biodiversité.»

En prélude à la COP30, prévue fin 2025, la RDC a lancé la « Semaine nationale du climat », un cadre de concertation entre l’État, la Société civile, le secteur privé et les partenaires internationaux. Objectif : harmoniser les positions nationales et porter une voix unie lors des négociations internationales.

«Nous devons aller à la COP30 avec un discours cohérent et fédérateur, pour montrer que la RDC est prête, unie et ambitieuse», a conclu Mme Nyange Ndambo.

La RDC, qui abrite plus de 60 % du massif du Bassin du Congo, détient la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, véritable poumon vert de la planète. Avec 78 aires protégées couvrant environ 15 % du territoire national, le pays joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial.

ECONEWS

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