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Fortes bousculades dans l’Union sacrée : Mboso, Mayo, Boji…lorgnent le perchoir de l’Assemblée nationale

La vacance du poste de Président de l’Assemblée nationale, suite au départ de Vital Kamerhe, a déclenché une vague de fortes bousculades et de manœuvres politiques au cœur de l’Union sacrée de la nation (USN). Alors que des rumeurs persistantes avaient un temps désigné le Ministre démissionnaire de l’Industrie, Boji Sangara, comme le choix unilatéral du ticket de la majorité présidentielle, les cartes ont été brusquement rebattues, annonçant une bataille rude pour ce siège stratégique.

La succession au poste de président de l’Assemblée nationale, laissé vacant par la démission de Vital Kamerhe, suscite d’intenses rivalités au sein de la majorité présidentielle.

Loin de la désignation rapide d’un candidat unique initialement envisagée, la compétition pour le perchoir s’annonce désormais ouverte et disputée, révélant les tensions au sein de l’Union sacrée de la nation (USN).

UN PROCESSUS DE SELECTION CONTROLE

La direction de l’USN a décidé de cadrer strictement le processus de succession. Dans un communiqué signé par son secrétaire permanent, André Mbata, l’USN a exigé que tous les aspirants soumettent leur candidature à son appareil avant toute transmission officielle au Bureau de l’Assemblée nationale.

«Les dossiers reçus seront transmis à la Haute autorité politique de l’USN pour décision », précise le document.

Cette procédure vise manifestement à éviter les candidatures sauvages et à désigner un candidat consensuel au sein de la majorité. « C’est dire qu’au sein de l’USN, personne n’a le droit d’aller déposer son dossier de candidature sans passer par les canaux de l’USN », souligne une source anonyme de l’USN.

Cette tentative de contrôle n’a cependant pas étouffé les ambitions, et plusieurs prétendants de poids ont déjà fait acte de candidature.

LES LOURDES AMBITIONS DE CHRISTOPHE MBOSO

Parmi les premiers à avoir officialisé leurs intentions figure Christophe Mboso N’kodia Pwanga, doyen de l’Assemblée nationale et actuel 2ème vice-président. L’élu nourrit l’ambition de reconquérir le poste qu’il a occupé entre 2020 et 2023, avant de céder la place à Vital Kamerhe.

« Je suis convaincu que cette chambre basse de notre pays nécessite une personne digne, intègre et serviable pour la diriger. C’est pourquoi je me porte candidat à ce poste, avec l’objectif de servir mon pays », a-t-il déclaré, mettant en avant son expérience et sa connaissance des rouages parlementaires.

«Je suis prêt à mettre mon expérience et mes compétences au service de l’Assemblée nationale, pour œuvrer au développement de notre pays », a-t-il ajouté, se présentant comme un garant de la stabilité et de l’efficacité de l’institution.

L’UNC ET L’AMBITION DE JEANBAUDOUIN MAYO MAMBEKE

Dans l’autre camp, l’Union pour la nation congolaise (UNC), le parti de Vital Kamerhe, estime avoir des droits sur ce poste stratégique, considéré comme un héritage politique. Pour porter ses couleurs, la formation a choisi

Jean-Baudouin Mayo Mambeke, un député national élu de Kinshasa/Mont-Amba siégeant depuis 2006. Son long parcours parlementaire et sa fidélité à l’UNC en font le candidat naturel pour défendre les intérêts du parti de l’ancien président de l’Assemblée.

BOJI SANGARA, LE FAVORI DES INSTANCES

Mais la course est aussi marquée par la candidature pressentie de Boji Sangara, jusqu’il y a peu ministre de l’Industrie. Sa démission du gouvernement Suminwa est interprétée dans les couloirs politiques comme un mouvement tactique pour se libérer de toute charge gouvernementale et se consacrer à la course au perchoir.

Selon plusieurs sources au sein de l’USN, M. Sangara bénéficierait du soutien des instances dirigeantes de la majorité présidentielle.

Il était même un temps présenté comme le «candidat unique» désigné «en haut lieu », avant que la situation ne se complexifie avec l’émergence d’autres prétendants.

Sa candidature reste donc une inconnue de poids dans cette équation politique.

LE DERNIER MOT REVIENDRA AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Malgré les procédures internes et les manœuvres de différents camps, les observateurs politiques s’accordent sur un point : le dernier mot dans cette succession hautement stratégique reviendra in fine au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi.

Son choix sera déterminant pour plusieurs raisons. Il devra, d’une part, apaiser les tensions au sein de sa majorité et récompenser la fidélité d’une faction. D’autre part, il devra s’assurer que le futur président de l’Assemblée nationale soit une personnalité capable de piloter efficacement le travail législatif, dans un contexte où le gouvernement devra mettre en œuvre un programme ambitieux.

Alors que la liste des prétendants pourrait encore s’allonger, la bataille pour le perchoir de l’Assemblée nationale est plus que jamais le reflet des rapports de forces et des ambitions qui animent la majorité présidentielle congolaise.

La désignation du successeur de Vital Kamerhe est attendue comme un test de cohésion et d’autorité pour l’USN et pour le Chef de l’État lui-même.

ECONEWS

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