C’est curieux que tapis dans ses bureaux de Londres (Grande-Bretagne), loin de la République Démocratique du Congo, les enquêteurs de Global Witness arrivent à tirer des conclusions hâtives sur un projet, en l’occurrence le projet hydroélectrique, qu’ils n’ont jamais visité dans la province du Haut-Katanga. En réalité, le rapport, publié le mercredi 8 décembre 2021 par Global Witness sous le titre pompeux ‘Avant le déluge : un barrage menace l’un des plus anciens parcs nationaux d’Afrique’, a été fait sous la dictée de Robert Miur, directeur du complexe Upemba-Kundelungu, avec la supervision de l’Union européenne, son grand protecteur. Le but est de détruire le projet Sombwe porté par le Congolais Eric Monga pour que Robert Miur et l’UE prennent le relais dans le cadre de leur plan néocolonialiste de l’«Alliance verte du Grand Katanga». Pour Global Witness, c’est un discrédit de plus. Comment peut-on mener une enquête et la conclure sans jamais avoir mis le pied sur le terrain ? Son rapport du 8 décembre est un pétard mouillé. Le projet Sombwe continue, au grand bonheur de la RDC et de son peuple.
Finalement toutes ces ONG occidentales se croient tout permis lorsqu’il s’agit d’interférer dans la gestion des Etats. C’est en Afrique qu’elles ont trouvé leur terrain de prédilection pour dicter la voie à savoir. Et elles poussent leur audace un peu plus loin en formulant des recommandations sur la meilleure manière de gérer l’Etat. Quel culot !
Revoici Global Witness qui a publié, le 8 décembre 2021 un rapport truffé de contrevérités sous l’intitulé « Avant le déluge: un barrage menace l’un des plus anciens parcs nationaux d’Afrique ». C’est depuis son siège de Londres que Global Witness dit avoir mené son enquête, se basant « sur l’analyse de rapports et d’échanges de correspondance diplomatique fuités». Sans passer par des études environ-nementales, Global Witness a finalement conclu que «le projet de barrage de Sombwe, qui doit servir à alimenter en électricité la ceinture de cuivre et de cobalt de la région, menace les forêts et les espèces d’animaux rares dans le parc national de l’Upemba».
Sur la base des supputations dont elle a seule le secret, Global Witness prédit, depuis Londres, que « le projet de barrage de Sombwe exacerbe encore ces pressions, et il pourrait constituer la plus importante menace environnementale qu’ait jamais connue le parc. La démarche proposée consistant à submerger les forêts pourrait aussi entraîner plus d’un million de tonnes d’émissions dangereuses de gaz à effet de serre et une perte de stockage de carbone, d’après une analyse réalisée pour Global Witness, et ce, alors que plusieurs engagements internationaux hautement médiatisés ont été pris pour stopper la déforestation».
Un rapport écrit par procuration
En réalité, Global Witness a péché par devoir d’impartialité. Son rapport n’est qu’un tissé de mensonges, écrit sûrement sous la dictée du Britannique Robert Miur, directeur du Parc national de l’Upemba, qui s’est passé dernièrement par Londres.
En effet, Global Witness a cédé au chantage de Robert Miur en acceptant de rédiger un rapport par procuration sans avoir au préalable recoupé les informations mises à sa disposition. C’est dire que son rapport du 8 décembre 2021 devait en principe porter la mention « Rapport de Robert Miur sur le projet Sombwe ».
Mais, pourquoi Global Witness a-t-elle accepté de jouer ce sale jeu ? Une fois, quand l’argent s’invite dans la discussion, les garde-fous finissent par céder. C’est ce qui se passait dans le cas précis de Global Witness. L’ONG britannique a juste cédé son logo à Robert Miur pour que ce dernier fasse passer son message. Ce qui transparait clairement dans le rapport de Global Witness.
C’est notamment lorsque Global Witness s’en prend, sans raisons évidentes, à M. Eric Monga, homme d’affaires congolais et initiateur du projet Sombwe. «Éric Monga, un homme d’affaires congolais dont la société Kipay Investments contrôle 49 % des parts du projet de barrage, a été mêlé à des transactions controversées avec la Banque centrale du Congo», peut-on lire dans le résumé de ce rapport. Quel rapport avec le Parc national de l’Upemba ? Sinon, rien du tout.
On se rend bien compte que ce rapport, qui n’a rien d’objectivité, a été rédigé dans le seul but de détruire le projet Sombwe et de présenter son promoteur comme un sujet peu fréquentable. Quelle malhonnêteté ?
Malheureusement, il y a des Congolais, activistes dans la Société civile, qui appuient cette démarche, teintée d’un néocolonialisme béat. Ils trouvent que seul l’Occident doit décider à la place des Congolais et non le contraire.
Qui ne sait pas qu’avec son «Alliance verte du Grand Katanga», Robert Miur et l’Union européenne veulent juste pousser Kipay Inves-tments à la sortie pour développer un projet hydroélectrique similaire sur le même site ? Qui ne sait pas non plus que l’Union européenne a promis l’enfer à Eric Monga s’il ne l’intègre pas dans le projet Sombwe ? Qui ne sait pas enfin que l’UE, principal bailleur de fonds de Forgotten Parks Foundation, ONG de Robert Miur, a décidé de fermer les yeux sur les graves exactions qui se commettent dans le complexe Upemba – Kunde-lungu sous couvert de la conservation de la nature ?
Plus de 60 ans après l’indépendance de leur pays, on ne peut pas continuer à prendre des Congolais pour des naïfs, en les présentant comme des « inconscients » qui ne méritent pas ce pays (RDC). On ne peut pas non plus brader la souveraineté de la RDC en obligeant les dirigeants congolais la voie à suivre dans la gestion du grand territoire congolais. Ce temps-là est révolu !
N’en déplaise à un groupe de nostalgiques qui croient raviver la flamme de la colonisation en se croyant sur un terrain conquis !
Grande faille de Global Witness
A ce propos, Engunda Ikala, un analyste indépendant, s’est montré très critique sur le rapport tendancieux de Global Witness.
Dans un commentaire posté sur les réseaux sociaux, il écrit : «La plus grande faille du rapport de Global Witness, intitulé ‘Avant le déluge : un barrage menace l’un des plus anciens parcs nationaux d’Afrique’ publiée le 8 décembre 2021, est qu’elle repose essentiellement sur un rapport critique d’une étude préliminaire d’impact environ-nemental et social du porteur de projet pour déterminer le risque envi-ronnemental du projet de barrage de Sombwe».
Il enchaîne en ces termes : «En effet, il aurait fallu se baser non pas sur une étude préliminaire, mais plutôt sur l’étude impact environ-nemental et social finale du porteur de projet Kipay déposée ou validée par l’Agence congolaise de l’environnement pour en faire une critique objective effectuée par un bureau d’études agréé en RDC et la soumettre à la Vice-Première ministre en charge de la conservation de la nature pour un éventuel audit environnemental par les services de l’administration congolaise». Et d’ajouter : «La question de la construction d’infrastructures dans ou autour des aires protégées en RDC est une question sensible et stratégique qui exige de la part des acteurs une forte rigueur intellectuelle ».
F.K.