Nguya

Clarification des frontières : la RDC et la Zambie scellent l’apaisement à Kasumbalesa par la reconstruction des bornes frontalières

La République Démocratique du Congo et la Zambie ont franchi une étape majeure vers l’apaisement de leurs relations bilatérales. Une session spéciale de la Commission technique mixte en matière de frontières, qui s’est tenue à Kasumbalesa du 13 au 19 septembre 2025, a abouti à la signature d’un rapport historique. Cet accord marque le début d’une nouvelle ère d’harmonisation et de pacification des zones frontalières, longtemps sources d’incertitudes et de conflits. L’initiative, qui inclut le réalignement et la construction de six bornes, vise à mettre fin aux empiètements et à rassurer les populations et les services de sécurité des deux nations. Cette collaboration inédite témoigne de l’excellente entente entre les deux pays, qui étendent désormais cette démarche au Soudan du Sud, renforçant ainsi la coopération régionale.

La frontière congolo-zambienne entre dans une nouvelle ère de clarification et de coopération apaisée. La session spéciale de la Commission technique mixte RDC-Zambie, tenue du 13 au 19 septembre 2025 dans la ville frontalière de Kasumbalesa, a culminé par une cérémonie de clôture historique marquée par la signature solennelle des procès-verbaux de délimitation frontalière.

Sous le haut patronage des gouvernements congolais et zambien, les experts géomètres-topographes des deux pays ont procédé à l’installation de six bornes frontalières dans des zones critiques où persistaient des ambiguïtés territoriales, mettant ainsi fin à des années d’incertitude sur le tracé exact de la frontière commune.

Une avancée technique et diplomatique majeure

Le professeur émérite Célestin Nguyandila, Secrétaire permanent de la Commission permanente des frontières de la RDC, n’a pas caché sa satisfaction : « Notre mission consistait à lever les incertitudes historiques qui persistaient dans certains segments frontaliers. La pose de ces bornes matérialise de façon incontestable la souveraineté territoriale de chaque État et facilitera considérablement le travail des services de contrôle frontaliers. »

Amba Zamb

 

Du côté zambien, l’Ambassadeur Paulu Kosita a salué « le professionnalisme et l’esprit de collaboration qui ont prévalu durant ces travaux », soulignant que « cette clarification frontalière renforce les liens fraternels entre nos deux nations et crée un environnement propice au développement économique transfrontalier ».

Des enjeux économiques et sécuritaires cruciaux

La frontière RDC-Zambie, longue de plusieurs centaines de kilomètres, revêt une importance stratégique particulière dans la région du Haut-Katanga, zone minière par excellence. Alphonse Vangu Mabiala, Directeur technique de la Commission congolaise, a insisté sur la spécificité de ce tracé : « Nous avons accordé une attention particulière aux zones d’activité minière intensive où la clarification frontalière était devenue une impérative nécessité économique et sécuritaire. »

Borne1

Les travaux ont notamment permis de résoudre des situations d’empiètement involontaire d’infrastructures publiques et d’habitations, source de tensions récurrentes entre communautés frontalières. Le Consul général de la RDC à Ndola, Jean-Claude Kalunga, présent aux assises, a souligné « l’impact social positif de cette clarification pour les populations frontalières qui pourront désormais évoluer dans un cadre territorial précis et sécurisé ».

Vers une dynamique régionale de pacification frontalière

Forte de cette réussite, la Commission technique mixte a programmé une nouvelle session pour la première semaine de novembre 2025, appelant les deux gouvernements à débloquer les moyens substantiels nécessaires à la poursuite des travaux de bornage sur l’ensemble du tracé frontalier.

Borne2

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique régionale plus large de pacification et de clarification des frontières congolaises. Simultanément, la RDC a engagé des pourparlers techniques avec le Soudan du Sud en vue de la création d’une commission mixte chargée de la démarcation de leur frontière commune de 700 km, héritée de l’époque coloniale mais jamais matérialisée sur le terrain.

Perspectives et implications régionales

La réussite des travaux de Kasumbalesa établit un précédent positif pour la résolution des différends frontaliers dans la région des Grands Lacs. Les observateurs internationaux voient dans cette avancée un signal fort de la détermination des États africains à régler pacifiquement leurs contentieux territoriaux par le dialogue et la coopération technique.

Tout se fait sous la supervision du Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemin Shabani Lukoo Bihango, qui salue « une illustration concrète de la nouvelle diplomatie congolaise, proactive et tournée vers la construction de la paix et du développement partagé avec nos voisins ».

Cette réussite technique ouvre la voie à une meilleure gestion transfrontalière des ressources, à un renforcement de la sécurité et à une intensification des échanges économiques entre les deux pays, dans l’intérêt mutuel de leurs populations.

Econews