Kabila a eu la Chine, les monarchies du Golfe à Tshisekedi

Pour donner un contenu à ses « Cinq chantiers de la République», puis à sa «Révolution de la modernité », Joseph Kabila, alors président de la République,  s’était tourné vers la Chine par la signature en 2008 de l’accord sino-congolais. Sur la table : 9,2 milliards USD qui seront par la suite ramenés à six milliards USD sur ordre du Fonds monétaire international (FMI). Si son prédécesseur est allé chercher les financements vers la Chine, le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a fait le choix des riches monarchies du Golfe persique. Première étape : les Émirats Arabes Unis qu’il a atteint samedi, avant une visite programmée auprès du géant de la région, l’Arabie Saoudite.

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, courtise les monarchies du Golfe. C’est le moins que l’on puisse dire.

A chacun ses partenaires, dirait-on. Joseph Kabila, alors président de la République, a mené son mandat en étant en bonne intelligence avec les Chinois. Des projets ont été mis en place avec des fortunes diverses. Mais, au final, il y avait quelque chose. Tout n’était pas fait comme promis, mais un petit pas a été franchi.

Usant de la même stratégie, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, se serait aussi choisi ses partenaires. Il a ciblé les riches Royaumes et Emirats du golfe persique.

En effet, dans ce coin du monde, les infrastructures ont connu un développement extraordinaire. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo veut ramener ces investisseurs au pays afin de réussir le projet d’urbanisation accélérée de la ville de Kinshasa.

Une autre Kinshasa semble être la volonté du Chef de l’État de désengorger cette ville par la création d’une nouvelle dans sa partie Est, inhabitée.

Deux ministres ont investi les Emirats arabes Unis pour conclure des contrats. Pius Muabilu de l’Urbanisme et Habitat ainsi que Molendo Sakombi des affaires foncières l’ont précédé, depuis une semaine, en terres émiraties pour baliser le terrain. Des sources indiquent qu’ils ont décroché des contrats de modernisation de la capitale congolaise.

Dans la délégation qui accompagne le Président de la République, on retrouve également la ministre des Mines et celui des Hydrocarbures.

C’est dire que, comme en 2008 avec les contrats chinois, avec les monarchies du Golfe, les accords tournent, une fois de plus, autour des ressources naturelles de la RDC.

Samedi, le Chef de l’Etat les a rejoints afin de conférer à ce projet le poids qu’il faut.

Se chiffrant en milliards de dollars américains, la République Démocratique du Congo, qui ne dispose pas assez de moyens financiers, ne pouvait que frapper à la porte de ceux qui ont de l’argent. Le marché est bel et bien là. La transformation du pays par la fécondation de ses immenses potentiels passe par des partenariats publics-privés.

En attendant la matérialisation de ces projets, les autorités sont cependant invitées à négocier les yeux ouverts, en prenant soin d’éviter les erreurs des contrats chinois de 2008, objet de vives critiques treize ans après leur signature en grande pompe.

Entre les promesses de 2008 et les réalisations, les contrats chinois sont encore loin de convaincre.

Éviter les erreurs du passé

Mais, bien avant la Chine, d’autres investisseurs arabes sont passés par la RDC, avant de disparaître dans la nature.

En face du ministère des Affaires étrangères et à la Gare centrale de Kinshasa, des chantiers inachevés offrent un spectacle désolant. Des investisseurs du Golfe sont partis, abandonnant tout. A qui la faute ?

En RDC, les contrats chinois ont été en sens unique. En réalité, la contrepartie des investissements prévus dans le cadre des «Cinq chantiers…» est en faveur des Chinois qui ont même été autorisés à nager dans l’illégalité la plus totale à travers le pays, notamment dans les mines.

Le Chef de l’Etat, qui va s’investir totalement dans les contacts qu’il entreprend dans les pays du Golfe persique, doit savoir que toutes les conditions requises de légalité doivent entourer le deal qu’il est sur le point de conclure. Les retombées devront aussi être équitables.

L’expérience ratée des contrats chinois doit servir de repère.

Econews