Kinshasa verrouille sa frontière Ouest : un flic nommé ambassadeur de la RDC à Brazzaville

Le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a procédé à la nomination, lundi par ordonnance présidentielle, d’un nouvel ambassadeur de la RDC en République du Congo. Cette nomination a quelque chose. Car, c’est à un ancien flic, en l’occurrence Inzun Kakiak Justin, ancien administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), adjoint du redoutable Kalev Mutond, le dernier AG  de l’ANR sous le règne de Joseph Kabila. En face de Kinshasa, sur la rive droite du fleuve Congo, Félix Tshisekedi a donc placé un ancien flic pour quadriller la frontière Ouest de la RDC. Le temps pris par la nomination de Justin Inzun au poste d’ambassadeur à Brazzaville, depuis celle de Christophe Muzungu à son nouveau poste d’ambassadeur de la RDC au Sénégal, témoigne de l’ampleur des tractations qui l’ont précédée. Quelles sont les garanties que Kinshasa a données à Brazzaville ? Difficile à comprendre.

A Brazzaville, c’est un ancien flic, Justin Inzun Kakiak, ancien patron de l’Agence nationale de renseignements (ANR), qui succède à Christophe Muzungu, nommé ambassadeur de la RDC au Sénégal, avec une juridiction sur le Mali, la Gambie et le Cap-Vert.

C’est par une ordonnance présidentielle, lue lundi soir, sur les antennes de la télévision nationale que Justin Inzun a été nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Démocratique du Congo près la République du Congo.

Une nomination au goût sécuritaire

En effet, la nomination d’un ancien patron de l’ANR en tant qu’ambassadeur au Congo/Brazzaville pourrait être interprétée comme une stratégie visant à renforcer la présence et l’influence de la République Démocratique du Congo dans la région de l’Est, tout en renforçant la coopération et les relations bilatérales avec ses voisins.                    Cette région, rappelons-le, est stratégique en raison de ses frontières communes avec plusieurs pays, dont le Congo/Brazzaville, et de ses richesses naturelles telles que les ressources minières et forestières.

En nommant un ancien responsable de la sécurité nationale à ce poste diplomatique, le Président Tshisekedi envoie un signal fort quant à sa volonté de sécuriser et de renforcer la présence de la République Démocratique du Congo dans cette partie du pays. Il est probable que cette nomination soit également perçue comme une tentative de renforcer la coopération et les relations bilatérales avec le Congo/Brazzaville, notamment en matière de sécurité et de lutte contre les menaces transfrontalières telles que le trafic illicite, le terrorisme et les conflits armés.

Pour rappel, originaire de la province du Kwilu, Justin Inzun Kakiak était, de mars 2019 à décembre 2021, l’administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR).

C’est en 1980 qu’il intègre l’appareil de renseignement congolais. Il est chef du département extérieur de 2003 à 2006. En 2011, Inzun Kakiak est nommé administrateur général adjoint, sous la direction de Kalev Mutond.

En mars 2019, il est nommé administrateur général de l’ANR par le président Félix Tshisekedi, en remplacement de Kalev Mutond, très proche de l’ancien président Joseph Kabila et sous le coup de plusieurs sanctions internationales pour la répression organisée par l’ANR lors de la crise de 2016.

Son adjoint,  Jean-Hervé Mbelu Biosha, le remplacera en 2021 au poste d’Administrateur Général de l’ANR.

Econews