La guerre des UDPS n’a pas eu lieu

La journée de samedi 7 septembre était annoncée houleuse au siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) sur la 10e Rue Limete à Kinshasa. Le camp du «Secrétaire général intérimaire» Deo Bizibu Balola désigné par la Convention démocratique du parti (CDP) avait promis d’investir les lieux pour enfin diriger le parti présidentiel au cours des six mois à venir. Face à lui et ses partisans bien déterminés, les irréductibles soutiens d’Augustin Kabuya qui ne reconnaissent pas l’investiture de son adversaire arrachée, selon ce dernier, par des voies frauduleuses favorisées par une structure du parti dénuée de la légitimité statutaire. Le risque d’une confrontation violente planait dans l’air, les deux camps campant sur des positions à première vue inconciliables. En l’absence du pays de l’autorité suprême de l’UDPS, (le chef de l’Etat) qui prenait part au FOCAC à Beijing en Chine, la situation s’annonçait explosive.

Finalement tout est rentré dans un ordre tout relatif après l’«audience» accordée aux deux protagonistes par «Maman Marthe», la veuve de l’opposant historique Étienne Tshisekedi et mère du chef de l’État. Ceci ne signifiant pas que l’un et l’autre protagoniste aient réellement à cœur d’enterrer définitivement la hache de guerre.

La photo montre la matriarche assise entourée à sa droite de Deo Bizibu accompagné de quelques partisans et à sa gauche un Augustin Kabuya tout sourire aux côtés du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, le prof. Tshilumbayi.

Il a été convenu que le projet de l’occupation du siège était abandonné. L’option a été levée d’attendre le retour au pays de l’Autorité de référence (Félix Tshisekedi) qui séjournait en Chine où il a pris part au 9eme sommet Chine-Afrique (FOCAC). La «médiation» de Maman Marthe tombait donc à point nommé pour éviter une confrontation frontale entre les deux camps avec de probables dégâts humains et matériels.

L’intervention réussie de «Maman Marthe» dans ce dossier montre à quel point la mère du chef de l’État exerce, à 89 ans, une influence considérable non seulement sur le parti présidentiel, mais aussi sur la vie politique du régime politique de son fils en général.

Tous les chemins mènent désormais à la rue Pétunias, à la résidence familiale des Tshisekedi. Tous les ambitieux, candidats potentiels ou déclarés, se sentent dans l’obligation d’accomplir le pèlerinage de Limete pour espérer obtenir la bénédiction de «Maman Marthe» en sa qualité dit-on, de co-fondatrice de l’UDPS.

Un autre facteur qui a pesé en faveur de l’entente cordiale quoique momentanée, résulte du revirement de Gecko Beia, cadre de l’UDPS exerçant une forte influence sur les «parlementaires debout» et plus spécialement des la «Force du progrès» considérée comme la milice de l’UDPS.

D’abord favorable à Deo Bizibu, il a par la suite appelé les uns et les autres à la retenue en attendant la décision définitive du président du parti. Une position qui a considérablement contribué à désamorcer la crise, à quelques heures de la réception de Bizibu et Kabuya à Limete.

En attendant, un calme précaire règne au siège de l’UDPS sur la 10èmè Rue visiblement gardé par les pro-Kabuya qui restent malgré tout vigilants.

MWIN M.F.

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