La pénurie de carburant perturbe la rentrée scolaire et impose une corvée aux Kinois

Si la rentrée scolaire 2022-2023, le lundi 5 septembre 2022, a été douce et apaisée, les bouleversements viennent plutôt de la pénurie de carburant à la pompe qui gagne les stations-service de la ville de Kinshasa. Depuis lundi, on assiste à une longue des automobilistes devant les stations-services. Démuni, le Gouvernement reconnaît les perturbations et promet de rétablir la situation à partir du 14 septembre lorsqu’accosteront les nouveaux tankers au port pétrolier d’Ango-Ango, dans la province du Kongo central. Pourtant, il y avait moyens d’éviter cette situation inconfortable. Circuler dans la ville de Kinshasa devient un casse-tête. Dans un communiqué daté du 17 août 2022, SEP Congo, principale société de transport et de distribution des produits pétroliers, avait lancé l’alerte. Malheureusement, le Gouvernement n’en avait pas mesuré l’ampleur.
Dans la ville de Kinshasa, la pénurie du carburant à la pompe tombe au mauvais moment. En effet, elle coïncide avec la rentrée scolaire, depuis le lundi 5 septembre 2022, rendant plus que jamais difficile le déplacement dans la ville de Kinshasa. Sans compter les embouteillages qui caractérisent déjà les routes exiguës de la capitale congolaise.
Pour les autonomistes qui disposent encore de quelques litres de carburant dans leur réservoir, c’est une aubaine. Dans le transport en commun déjà, le phénomène tant décrié de «demi-terrain» (sectionner le parcours, Ndlr) a refait surface, au grand dam des Kinois, médusés, qui ne savent plus à quel Saint se vouer.
Pour le moment, le Gouvernement via le ministère des Hydrocarbures semble quelque peu dépassé par l’ampleur de la pénurie en produits pétroliers qui paralyse déjà la ville de Kinshasa. Dans les stations-services, les longues files d’attente ont réapparu.
Dans un communiqué, largement partagé sur la toile, le ministère des Hydrocarbures a annoncé une réduction drastique du stock de carburant à Kinshasa et à travers le pays, obligeant, selon lui, les distributeurs pétroliers à recourir au contingentement en assurant le service minimum. C’est ce qui justifie le rationnement des ventes et les longues files d’attente aux stations-services.
«Dans le souci d’éviter la rupture totale, le Gouvernement, en concertation avec les entreprises opérant dans le secteur, s’est résolu à appliquer le plan de contingentement en vue de faire baisser de 1.100 m³ à 660 m³/jour la consommation en essence dans la ville rien que pour l’essence ainsi que le jet » A1, indique le ministère des Hydrocarbures.
A cet effet, le ministère joue la carte de l’apaisement et indique que « le navire transportant le jet est à quai à Banana depuis le 3 septembre 2022 pour livrer le carburant à la SOCIR. Il reviendra à celle-ci de faire avancer la cargaison vers Ango-Ango pour son acheminement vers Kinshasa. Ce stock devrait atteindre la capitale dans une semaine ».
Quant à l’essence, de plus en plus rare dans les stations-services, le ministère précise que «le prochain navire est annoncé pour le 14 septembre». Pour l’instant, dans les stations-services, on ne sait pas satisfaire toute le monde. Qui plus est, les plus chanceux sont contraints d’acheter une quantité limitée de litre de carburant.

SEP a prévenu, mais…
Curieusement, dans un communiqué daté du 17 août 2022, SEP Congo avait vu le danger venir. Elle avait d’ailleurs lancé l’alerte qui est restée, malheureusement, dans sans effet au niveau du Gouvernement. En réalité, l’anticipation n’a pas été au rendez-vous. Pour quelle raison ? Difficile à dire.
On sait néanmoins que les pétroliers distributeurs sont, depuis toujours, confronté à ce sempiternel problème de retard de paiement de manque à gagner qui leur est dû par l’Etat congolais par le fait de la subvention du carburant à la pompe. Ce qui, se défendent-ils, perturbent leur plan d’approvisionnement.
Pour le moment, les automobiles doivent prendre leur mal en patience, avec l’espoir que la situation se normalise après le 14 septembre, date de l’arrivée du navire transportant de l’essence sur le littoral de la République Démocratique du Congo.

Econews