La pluie a encore tué dans la ville de Kinshasa, après celle diluvienne du mardi 13 décembre 2022. Des morts de trop qui viennent s’ajouter aux nombreux autres que la ville a connus dans les conditions similaires. Pour l’instant, le décompte macabre fait état d’une centaine de morts et d’importants dégâts matériels. Au Gouvernement, on a pris la mesure de l’urgence de réorganiser la ville, après la coupure de la route de Matadi à hauteur de Matadi-Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula. Mardi, dans la journée, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, était sur le terrain pour évaluer les dégâts et préparer la réponse humanitaire. Pour l’instant, Kinshasa compte ses morts. Un bilan qui pourrait s’alourdir au terme des recherches dans les décombres.
Encore des vies humaines fauchées après la grande pluie qui s’est abattue dans la nuit du mardi 13 décembre sur une bonne partie de la ville de Kinshasa. Le bilan fait état d’une centaine de morts et d’importants dégâts matériels. Sur la route de Matadi, le trafic s’est arrêté, après la rupture de la chaussée au niveau du quartier Matadi-Kibala.
Un bilan officiel fait état de 141 morts, plus de 40.000 ménages inondés, 280 maisons écroulées et 64 nouvelles têtes d’érosion créées.
Sur instruction du Chef del’Etat, le Gouvernement a décrété un deuil national de trois jours. En même temps, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila a annoncé «la prise en charge des funérailles par le gouvernement», exhortant, au regard de ce drame, les Kinois à «respecter les règles urbanistiques».
La commune de Nga-liema est la plus touchée après environ 40 morts, selon le bilan provisoire. «Il y a 16 morts au quartier Pigeon, 9 au quartier Kongo où tout a été fait pour que ces corps soient acheminés à la morgue, 1 mort au quartier Bumba, 9 à Djelo-Binza, 3 morts au Camp Munganga», rapporte la radio Top Congo Fm, citant le bourgmestre Dieumerci Mayibazilwanga.
Le bilan est tout aussi macabre dans la commune de Mont-Ngafula où on dénombre plus de 30 morts, dont «deux à Kimwenza-Gare, quatre à Matadi Mayo vers cité Pumbu, 11 à Matadi Kibala, 11 à Sans fils et quatre vers Musango, sept dans un autre quartier. Le corps d’un bébé a aussi été retrouvé sous les décombres», a fait part le bourgmestre de Mont-Ngafula.
Les communes de Kintambo, Selembao et Limete n’ont pas été épargnées.
Si la commune de la Gombe n’a pas enregistré de mort d’homme, les activités dans la commune administrative ont été presque paralysées, après la crue de la rivière Gombe qui est sortie de son lit, inondant le quartier Socimat et l’Institut Français et l’école Belge ainsi que le boulevard du 30 juin.
Descente sur les sites touchés
Après le drame survenu à la suite de cette pluie torrentielle, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a improvisé mardi une descente sur les sites les plus touchés.
A la tête d’une forte délégation gouvernementale, composée du ministre des Infrastructures et Travaux publics, du ministre des Affaires sociales et Actions humanitaires, du ministre de la Santé publique et du Genre, Famille et Enfants et en présence du Gouverneur de la ville de Kinshasa ainsi que du commissaire provincial de la Police, le chef du Gouvernement a, d’entrée de jeu, partagé la douleur avec les familles des victimes de ce drame avant d’annoncer sur-le-champ, le début des travaux de remblaiement et de réhabilitation de la RN1 menant vers Matadi (province du Kongo Central), coupée en deux dans sa partie comprise entre le quartier Matadi Mayo et Mitendi dans la commune de Mont Ngafula.
«Ici, nous sommes sur l’un des premiers sites. La route qui mène vers Matadi a été coupée, à la suite d’une érosion subite. Le premier dégât que nous sommes venus évaluer, c’est d’abord, les dégâts humains. Nous sommes au regret de constater que l’érosion a emporté quelques résidences. Nous avons une indication qu’il y a près d’une vingtaine de morts. Nous continuons les recherches dans les décombres pour en savoir plus et établir le dernier bilan. C’est le premier bilan que nous sommes venus faire. C’est d’abord le bilan humain. Et apporter, avec tous les secteurs avec lesquels nous nous sommes déplacés, notamment les ministères des Affaires sociales, de la Santé publique, du Genre et Famille, et voir comment apporter notre réconfort à ces familles qui ont été malheureusement fauchées et touchées. C’est le premier bilan. Le deuxième bilan, c’est un bilan au niveau des infrastructures. Pour voir exactement, au niveau de la route, parce que c’est une route principale de desserte pour la ville de Kinshasa. Il faudra voir comment pallier en termes d’intervention d’urgence », a déclaré à la presse le Premier ministre Sama Lukonde.
L’occasion était bien propice pour lancer un appel au civisme et au respect des normes urbanistiques
«C’est lorsque nous avons malheureusement ces constructions anarchiques que nous subissons ces types de revers qui posent énormément de dégâts. C’est ce message que nous sommes venus apporter», a ajouté le Chef du Gouvernement
Après l’étape de Mont-Ngafula, le Premier ministre s’est rendu dans d’autres coins touchés de la ville de Kinshasa où l’on signale également d’importants dégâts matériels et des pertes en vies humaines dus, entre autres, aux inondations et à l’électrocution.
Econews